La coiffe de l'édifice est en train d'être posée. Cette pièce de 80 tonnes de charpente métallique parachève un bâtiment culminant à près de 64 mètres, mais ne constitue qu'une des prouesses techniques et architecturales de l'ensemble Ycone (lire encadré).
La résidence, qui marque le retour à Lyon et sur une opération de logements privés, de l'architecte Jean Nouvel est réalisée en co-promotion par le groupe Cardinal et Vinci Immobilier. « Le bâtiment est léger, gracieux, ouvert sur le paysage et propose des logements lumineux, confortables et évolutifs », souligne Stéphane Reymond. Le directeur régional Auvergne-Rhône-Alpes de Vinci Immobilier compare le travail de Jean Nouvel à celui de Le Corbusier pour le souci et la qualité du détail. Ycone a d'ailleurs reçu le grand prix régional et le prix Innovation Industrielle au concours des Pyramides d'argent 2018.
A cinq mois de la livraison, un seul des 92 appartements reste à vendre. Dans ce programme, 65 appartements étaient vendus en accession et 27 logements étaient commercialisés en démembrement de propriété, c'est-à-dire que les investisseurs ont acquis la nue-propriété et que l'usufruit de 16 ans a été donné à Alliade Habitat. De 29 à 215 m2, les logements s'affichaient à partir de 4 700 €/m2. Au 14e et dernier étage, l'appartement T5 avec triple orientation et accès au toit terrasse privatif avec piscine dépassait 9 000 €/m2. Des commerces prendront place en rez-de-chaussée sur 650 m2 et deux niveaux de parking en sous-sol offrent 67 places.
Un chantier deux-en-un
Les travaux, démarrés en septembre 2016, devraient s'achever en novembre et auront mobilisé jusqu'à 90 personnes. Constitué de deux noyaux réunis, le bâtiment a nécessité de faire travailler en parallèle deux équipes autour de deux cages d'escalier distinctes. « Il a fallu conjuguer deux cycles de construction », confirme Alberto Rubin, architecte aux Ateliers Jean Nouvel. Pour poser le bâtiment, des pieux ont été enfoncés à 20 mètres et, pour soulager la structure, la façade est constituée de béton, d'ossature bois, de cassettes en aluminium et de verre. « Une deuxième peau en aluminium et verre présente des cadrages différents pour donner des perspectives uniques dans chaque appartement », explique Alberto Rubin qui insiste sur la non-standardisation du projet. Jusqu'au 10e étage, les deux noyaux distincts permettent de proposer des hauteurs sous plafond de 2,60 mètres d'un côté et de 3 mètres de l'autre, créant ainsi un décalage des planchers et renforçant l'effet graphique en façade.