Même si cette idée, considérée à l’origine comme géniale par ses concepteurs, a germé dans la précipitation et on peut l’affirmer tout de même avec une arrière pensée politique. Que nenni ! Cette prime, qui devait, d’après Bercy, concerner environ 4 millions de salariés pour un montant unitaire d’environ 700 euros, est aujourd’hui une vraie pomme de discorde. De grands groupes ont proposé à leurs salariés des primes de l’ordre de 50 à 550 euros, certains prévoyant que cette rémunération viendrait en… déduction de l’intéressement. Opération blanche donc pour les soi-disant bénéficiaires. Un tour de passe-passe qui a le don, et on peut le comprendre, d’énerver ceux qui devaient en profiter et qui en même temps apprennent que les patrons du CAC 40 ont vu leurs salaires progresser de 21 % l’an passé. Mais au fait, qui s’intéresse vraiment à la progression des salaires de ceux qui sont tout au bas de l’échelle ? La paix sociale est un enjeu avec lequel on ne doit pas plaisanter.
Pierre Vezon