D'une certaine façon, chacun à leur manière, donnent à voir un visage de l'Afrique du sud, un visage qui n'est pas celui dont parlent les journaux, celui de la corruption, la pauvreté et les inégalités sociales. Chacun dans son champ, Gregory Maqoma, danseur, chorégraphe et pédagogue reconnu dans le monde entier qui sillonne les scènes de la planète depuis de nombreuses années, la compagnie Via Katlehong qui œuvre depuis 1992 à défendre la culture pantsula et les jeunes des townships, cherchent à faire avancer les choses, ou du moins à « exister tel qu'il est » ou à créer une « niche anti-conformiste ». Ce n'est donc pas très étonnant que les Via Katlehong aient eu envie de faire appel au talent de Maqoma.
Ensemble ils cherchent à « tracer une voie vers une terre promise, notre propre terre promise, où l'espoir est encore permis face à la corruption, à l'incivilité et à l'injustice. » Sans doute pour cette raison que le spectacle s'appelle Via Kanana, kanana étant une référence explicite à la Bible et son pays de Canaan, « terre de miel et de lait » alors que son titre de départ était Survival, finalement trop réducteur, car il ne s'agit pas seulement de survivre mais d'aller plus loin, vers un idéal, de montrer un large éventail des talents des townships, des influences multiples qui composent la (les) culture(s) sud-africaine(s), la pantsula mais aussi le step et le gumboots, les danseurs venus de divers horizons. Une « percée au milieu des nuages noirs » comme l'écrit Gregory Maqoma dans le texte du programme de saison.
G.V.P.
Maison de la danse, 6 au 10 novembre, www.maisondeladanse.com