Lyon républicain bien sûr, mais surtout Le Progrès. Les autres journaux sont moins « faits-diversiers ». Le 6 novembre, la « une » du Progrès comprend cinq énormes lignes : « A Melun, le train n° 2 télescope le train n° 11. Vision d’épouvante ».
Il va rapidement falloir situer les responsabilités : la compagnie du PLM accuse le mécanicien Dumaine. « Faute humaine », prétend-elle. Mais déjà ses camarades accusent la compagnie et l’insuffisance des signaux, par mesure d’économie.
Parmi les victimes, le professeur Jaboulay. « Parti mardi par le train pour aller siéger dans le jury du concours d’agrégation d’ophtalmologie qui devait s’ouvrir hier à midi à la faculté de Paris, le professeur, après la collision, n’a été vu ni parmi les blessés, ni dans les rangs des médecins empressés autour des victimes : le lendemain, il ne figurait pas dans le jury où il avait sa place, lui si ponctuel d’habitude. (…) Tout, en un mot, donne à croire que l’illustre chirurgien, qui chaque jour à l’hôpital défiait la mort installée au chevet de ses malades, a succombé sous la faulx de son impitoyable ennemie, et que ses restes calcinés sont mêlés 2 à ceux des infortunés voyageurs et des héroïques postiers disparus sous les débris fumants des rapides. » (Le Progrès)
La Dépêche publie une photo du chirurgien dont Le Progrès dresse le portrait : « D’essence lyonnaise, né à Saint-Genis-Laval, le 3 juillet 1860. (…) Il aborde le premier la chirurgie viscérale. Il préconise l’opération précoce de l’appendicite. Il étudie le corps thyroïde et le goitre, imagine, pour la guérison du goitre exophtalmique, un procédé de section du nerf grand sympathique, aborde délibérément les recherches intra-crâniennes ». .../...
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5074 du samedi 9 novembre 2013
Veillée d'armes
La catastrophe ferroviaire de Melun (1), qui a fait une quarantaine de morts, occupe les « unes » de la presse pendant toute la semaine, et quelquefois les pages intérieures aussi.
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