Une danse populaire et rigoureuse

C’était en 1955, en pleine Guerre froide. Le Ballet Moïsseïev se produisait pour la première fois en France, au TNP, à Chaillot, à l’invitation de Jean Vilar. La qualité des danseurs, l’exactitude des pas et les costumes extrêmement soignés le faisait rivaliser, à l’époque, avec les plus grands ballets. Ces qualificatifs sont encore pertinents aujourd’hui, malgré la disparition du maître, en 2007, à l’âge canonique de 101 ans. Après avoir fêté triomphalement son 75e anniversaire en décembre 2011 à Paris (où il n’était pas revenu depuis 18 ans), le Ballet arrive en tournée dans toute la France, avec un spectacle chatoyant et primesautier. Soixante-dix danseurs tenant une forme olympique, la plupart formés à la rude école du Ballet Moïsseïev, se démènent comme de beaux diables presque deux heures durant. Loin du mauvais folklore, la compagnie est impeccable et enchaîne les séquences, 14 en tout parmi un répertoire de 200 pièces, toutes créées par Moïsseïev, avec un enthousiasme et une énergie tout bonnement délirante. Le spectateur n’en revient pas de ces jeux de jambes véloces, de ces sauts surpuissants, de ces pieds si précis et de la minutie des trajectoires. Notamment dans la danse dite « Un jour sur un navire », où les danseurs n’en finissent pas de tracer et défaire des lignes impeccables en rivalisant de virtuosité. Il faut savoir que le secret d’Igor Moïsseïev, donné par l’actuelle directrice du Ballet, Elena Shcherbakova, et ancienne soliste de la troupe, réside dans le « plié ». .../...

Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5039 du samedi 9 mars 2013