SARS, Zika, grippe aviaire, grippe A, MERS, Ebola, et, bien sûr, Covid-19 : ces dernières années, de nombreuses épidémies ont menacé la planète. Pour y répondre, les HCL (Hospices civils de Lyon) viennent de se doter à l'hôpital de la Croix-Rousse d'un nouveau bâtiment de 4190 m² pour accueillir le service des maladies infectieuses et tropicales, et "relever les grands défis liés aux risques épidémiques et biologiques émergents ou ré-émergents".
Ce projet de taille a été lancé en 2013. Le coût de sa construction s'élève à 15,5 millions d'euros (hors mobilier), financé à hauteur de 3,8 millions d'euros par l'ARS (Agence régionale de Santé) Auvergne-Rhône-Alpes, puisque le service est centre de référence pour les maladies émergentes.
"Un bâtiment unique en France"
449 000 euros ont été investis en équipements médicaux. L'équipement hôtelier des deux unités de soins, des zones tertiaires et de la plateforme de consultations du CeGIDD (centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic) VIH s'élève à 720 000 euros.
Construit à la place du bâtiment P de l'hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, et composé de deux unités, ce nouveau bâtiment regroupe un service autrefois divisé sur trois pavillons.
"C'est un bâtiment unique en France, qui combine différentes innovations", explique Marion Mouget, attachée de presse aux HCL. A savoir 45 chambres seules, un service fonctionnant selon le principe de la marche en avant (on rentre par une pièce et on sort par une autre), une réanimation sur place si nécessaire (pas besoin de transférer un malade contagieux vers un autre bâtiment), et des autoclaves éliminant virus et bactéries.
Différents types de chambres adaptées à l'état des patients
© DR / Change en 15 étapes pour les chambres de haut isolement.
En fonction de la gravité de leur état et, surtout, de leur contagiosité, les patients sont pris en charge dans différents types de chambres. Le bâtiment est doté de deux chambres de haut isolement en pression négative avec double sas (maladies hautement transmissibles ou émergentes type Ebola), douze chambres d'isolement "sassées" à pression négative (Covid-19, tuberculose) et 31 chambres non pressurisées avec sas, destinées à l'infectiologie conventionnelle mais avec, potentiellement, des bactéries multi-résistantes comme les infections ostéo-articulaires.
Le premier et le troisième étages du bâtiment accueillent les chambres et le second toute la machinerie qui permet notamment de renouveler l'air très fréquemment et ne pas laisser échapper virus et bactéries. Le rez-de-chaussée est réservé à la plateforme de consultations du CeGIDD.
Des patients Covid pris en charge dans ce nouveau bâtiment
Cette organisation facilite la recherche. Les chambres en pression négative permettent notamment d'accueillir des patients atteints de tuberculose résistante (il n'y avait auparavant qu'une seule chambre adaptée).
Bien sûr, des patients Covid sont pris en charge dans ce nouveau bâtiment. Et l'ouverture de celui-ci un an après le début de la pandémie est un atout, puisque les équipes ont pu développer, ces derniers mois, un savoir-faire dans la prise en charge de cette nouvelle maladie. En tout, 100 professionnels travaillent au sein de ce service dernier cri.