Porté par l'Association pour l'édification d'un Mémorial de la Shoah à Lyon, le projet de ce monument pour le souvenir, a été officiellement lancé au Centre d'histoire de la résistance et de la déportation de Lyon le 10 février, avec l'ouverture du concours d'architectes qui permettra d'ériger le futur édifice place Carnot d'ici la fin de l'année 2024.
Le Mémorial de la Shoah installé place Carnot à Lyon
Un emplacement soigneusement choisi par les porteurs du projet, car central ethautement symbolique puisque formant "un axe mémoriel avec le Veilleur de Pierre de la place Bellecour et la borne de Verdun". C'est aussi un endroit jouxtant la gare de Perrache, point de départs des déportations opérées entre 1939 et 1945.
"La mémoire de la Shoah, c'est une mémoire spécifique, on ne peut pas raisonner sur un crime contre l'humanité comme un autre crime. Et le fait que ce soit à Lyon, que pour la première fois de son histoire notre collectivité nationale, ait été érigé au rang de crime contre l'humanité la Shoah, ce n'est pas quelque chose de banal. Il était absolument important qu'il y ait la spécificité de la Shoah exprimée à travers un mémorial", résume Jean-Olivier Viout, président de l'association pour l'édification d'un Mémorial de la Shoah à Lyon.
Rappelons que Jean-Olivier Viout, ancien procureur général de la cour d'appel de Lyon, fut aussi le substitut général lors du procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon entre 1943 et 1944.
Le Mémorial de la Shoah à Lyon, une oeuvre monumentale
Le cahier des charges prévoit "une œuvre d'art majeure qui doit marquer les esprits à jamais". Si les candidats ont entière liberté à s'exprimer pleinement, ils devront en revanche réaliser une œuvre figurative qui "attrape l'œil,qui soit accessible à tous et à vocation pédagogique et aussi visible en tout point de la place Carnot".
Une seule inscription sera portée sur Mémorial de la Shoah : "En mémoire des six millions de juifs victimes de la Shoah, dont un million et demi d'enfants (1933-1945) 6100 venaient de notre région".
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Un jury se réunira en octobre 2023 pour sélectionner cinq projets. L'association espère que le monument puisse être édifié fin 2024 et idéalement inauguré le 27 janvier 2025, journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité.
Le budget de cette opération est estimé à 500 000 euros. La Région Auvergne-Rhône-Alpes contribue déjà à hauteur de 150 000 euros tandis que la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon financent 75 000 euros chacune. Un appel aux dons a par ailleurs été lancé par l'association.