Le projet a été lancé officiellement dans les salons de l'hôtel de ville, en présence de deux des trois derniers survivants lyonnais de la Shoah, Claude Bloch et Benjamin Orenstein. « Nous sommes en train de partir… Que restera-il après nous ? », s'interroge se dernier, trouvant dans ce projet de mémorial un élément de réponse : « Un jeune arrivant à Lyon par la gare de Perrache verra le monument ».
L'Amicale des déportés d'Auschwitz et des camps de Haute-Silésie, l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, le CRIF Auvergne-Rhône-Alpes ont crée l'Association pour l'édification à Lyon d'un mémorial de la Shoah. La présidence en a été confiée au procureur général honoraire Jean-Olivier Viout (il avait été procureur-adjoint lors du procès Barbie) pour qui ce monument doit aller au-delà de la mémoire d'une communauté pour « transcender chacune de nos sensibilités, opinions et appartenances en tout genre ».
André Soulier a quant à lui accepté de présider le comité de parrainage pour l'édification à Lyon d'un mémorial de la Shoah. Pour celui qui avait été avocat des parties civiles lors du procès Barbie, il s'agit d'un moyen de « combattre la tyrannie et le racisme sous toutes ses formes ». Et d'appeler le plus grand nombre à rejoindre la cinquantaine de parrains qui se sont déjà fait connaître.
Un concours national sera lancé pour la réalisation du mémorial. « Il s'agit d'un défi pour les artistes qui voudront y réfléchir » a prévenu, dans un message, Serge Klarsfeld qui avec son épouse Béate n'ont pas pu être présents à Lyon. « Le monument devra être une réussite esthétique et morale », à la manière de l'œuvre de Jeff Koons qui va être installée à Paris en mémoire des victimes du terrorisme, a précisé le « chasseur de nazis ».