Découvert à Paris en 2012, lors de la manifestation Cirque en chantier organisée par les filles Bouglione, ce cirque bourré d'énergie est le fruit de la passion sans faille de Felicity Simpson, circassienne accomplie, pour son art et les jeunes défavorisés. Tombée amoureuse de l'Amérique du sud, elle crée en 1995 la fondation Circo Para Todos (qui signifie cirque pour tous en espagnol) pour venir en aide aux enfants et adolescents des quartiers défavorisés de Cali, la métropole colombienne, enfants de familles déplacées et enfants des rues ou dits « à risque ».
Quatre programmes sont alors mis en œuvre, des ateliers de pratique dans les quartiers, la formation de formateurs, une école et enfin la compagnie. En 1997, une école professionnelle est lancée qui deviendra l'école nationale Circo Para Todos et qui forme actuellement des élèves qui pourront prétendre à une carrière internationale, d'autant que Circolumbia prend en charge leur accompagnement pour leurs premiers pas dans le monde professionnel.
Et ce spectacle, créé par les étudiantes et étudiants eux-mêmes, est l'exact reflet de leur engagement et de leur générosité. Urban, comme son nom l'indique décrit la vie quotidienne dans la troisième ville la plus importante de Colombie, où « l'exubérance, la musique et la danse s'imposent avec force comme contrepoints joyeux à la violence banalisée des quartiers populaires ».
Les seize artistes excellent autant dans l'art de la banquine que celui de l'acrobatie, de la jongle ou de la bascule au rythme d'une bande-son endiablée composée de rap et de reggaeton. L'énergie de cette troupe de jeunes gens est communicative, tout comme leur enthousiasme et devrait ravir toutes celles et ceux qui ont su garder leur âme d'enfants.
Gallia Valette-Pilenko
Maison de la danse, jusqu'au 9 février, www.maisondeladanse.com