Sous-traitant spécialisé dans la transformation des métaux par enlèvement de matière ou fabrication additive, et bien décidé à consolider cette activité à l'avenir, TVI Groupe (Ndlr : 80 salariés, 11 M€ de CA) prend néanmoins progressivement le virage du développement de propres produits. Basée à Corbas, l'entreprise présidée par David Dompnier commence pour cela à travailler avec la start-up parisienne CKP Engineering, reconnu pour son caractère innovant dans le domaine du sport automobile. Ensemble, les deux structures ont commencé le développement du système SDS (Security Driving System).
Mis au point par CKP Engineering, et conçu à l'origine pour éviter les à-coups dans la direction lors de courses automobiles, ce système innovant a fait l'objet d'un dépôt de brevet au mois de novembre. "Et nous avons lancé immédiatement son développement commercial", indique David Dompnier. Une première étape réussie, puisque le prototype de démonstration a déjà séduit un client. "Et nous sommes en cours de discussion avec des constructeurs automobiles qui se sont montrés très intéressés", poursuit-il.
"Une attente identifiée pour de nombreux domaines"
Dans la foulée, le président de TVI Groupe est convaincu que cette innovation va lui ouvrir de nouveaux marchés à fort potentiel. Car au-delà du sport automobile, le système SDS a un potentiel d'applications illimité… "Il répond à une attente identifiée pour de nombreux domaines : l'automobile grande série, les véhicules de défense, la construction, les véhicules de BTP, l'agriculture, les bateaux, l'aéronautique, les perforateurs… tous les équipements qui nécessitent une direction assistée, ou une filtration d'efforts ou couple", assure-t-il.
Pour cela, il devra relever le défi de la montée en puissance de ses capacités de production. Pour s'attaquer à ces nouveaux marchés, TVI Groupe doit en effet se lancer dans la grande série. "Progressivement et de façon pérenne", tempère David Dompnier, qui a savamment calibré ses investissements. Deux machines d'usinage 4 axes et 5 axes sont d'ores et déjà en cours d'installation. "J'ai fait une demande de subvention « Industrie du Futur » au mois de décembre pour l'acquisition d'un centre d'usinage. J'avais également déposé un dossier dans le cadre du dispositif automobile AAP1 du plan de relance, mais il a été refusé", ajoute-t-il.
Une démarche qu'il va renouveler à l'invitation de l'UIMM Lyon pour le dispositif AAP2. "J'attends enfin une réponse pour une subvention de l'ordre de 1 M€, qui nous permettra de compléter nos investissements dans les études, les prototypes, de nouvelles machines et bien sûr de recruter", conclut-il.