Bruno Bernard a prévenu : "La Métropole de Lyon et le Sytral doivent améliorer leurs relations pour rendre plus efficaces les stratégies de mobilités sur le territoire." En occupant la présidence pour chacune de ces deux institutions, l'élu EELV résout une partie de l'équation… en ce ce qui concerne la strate politique. Pour le côté opérationnel, il s'est attaché les services de Patricia Varnaison Revolle qui succède à Raymond Deschamps en poste depuis trente ans et parti à la retraite.
Pascal Ronzière : "L'agglo de Villefranche n'a pas vocation à devenir la zone résidentielle de Lyon"
Patricia Varnaison Revolle : "Capacité d'agilité"
Cette ingénieure en chef des travaux publics a exercé entre 2015 et 2019 la double fonction de directrice adjointe du SMTC de l'agglomération grenobloise (réseau de transports en commun) et de directrice du département Mobilité transports et conception de l'espace public de l'agglomération Grenoble Alpes Métropole. Son rôle est de conduire la transformation du syndicat mixte en établissement public local, comme le prévoit la loi d'orientation des mobilités (Lom), à l'horizon 2022.
La directrice connaît l'instance du Sytral pour y avoir travaillé comme responsable de l'amélioration de la vitesse commerciale des bus au début des années 1990, sous le mandat de Michel Noir.
"Le Sytral est la plus importante autorité organisatrice de transports de France après celle de l'Île-de-France (Ndlr budget 2020 de 5,7 M€, avec des investissements prévus entre 2,5 et 3 Md d'euros sur les 6 ans à venir). Sa capacité d'agilité la rend efficace depuis plusieurs années", explique Patricia Varnaison Revolle.
Travailler à onze intercommunalités, un nouveau défi
Billetterie unique à l'échelon du Département du Rhône, augmentation des lignes de bus, notamment express, accroissement des fréquences, extension du réseau métro, projet de télécabine urbain, entretien du réseau, innovations techniques… Les relations avec les élus des collectivités adhérentes au Sytral vont donc s'intensifier avec le passage des quatre intercommunalités originelles (la métropole de Lyon, la communauté d'agglomération Villefranche-Beaujolais-Saône, la communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien et la communauté de communes de l'Est lyonnais) à l'ensemble des onze intercommunalités du Rhône.
"La transformation du Sytral en établissement public local, défini et régi par la loi, apportera de la stabilité dans son fonctionnement et de la sérénité pour travailler l'ensemble de ces dossier", précise Patricia Varnaison Revolle.
Villefranche "partie prenante"
"Nous serons partie prenante du Sytral pour améliorer l'offre de transport sur notre territoire et répondre aux enjeux de mobilité sur une aire métropolitaine large", estime Pascal Ronzière, président de la communauté d'agglomération de Villefranche Beaujolais Saône et représentant sa collectivité au conseil syndical du Sytral.
Chaque jour, 7 200 personnes se rendent à Lyon depuis la gare de Villefranche-sur-Saône pour travailler quand près de 2 800 Lyonnais viennent en Calade. "Si le flux des premiers est stable, nous constatons une augmentation constante de celui de salariés de Lyon venant à Villefranche", affirme l'élu.
La CAVBS abonde au budget du Sytral à hauteur de 2 M€ par an, "c'est peu pour le Sytral mais important pour notre collectivité". Il entend ainsi "être attentif" aux décisions prises afin "de ne pas concentrer l'ensemble des investissements importants annoncés par Bruno Bernard sur la seule agglomération de Lyon".
Sa "démarche de dialogue" avec le Sytral portera sur une tarification commune, la prise en compte des spécificités des territoires voisins et le virage vers les mobilités dans leur globalité.