Créé cet été au château de Grignan, devant la facade de l’édifice, il a une autre physionomie sous les ors du théâtre à l’italienne dans les décors de Fanny Gamet, Seymour Laval et Jean-Christophe Hembert.
L’acteur et directeur artistique de la série Kameloot, dont le travail interroge sans cesse la puissance de l’imaginaire comme unique lieu de résistance aux forces obscures du monde s’empare du roman-feuilleton de cape et d’épée de Théophile Gautier. Après Ariane Mnouchkine et d’autres illustres prédécesseurs, il concocte avec Loïc Varaut (qui joue aussi Léandre) une version fracassante en diable.
Entouré de fidèles comédiens et comédiennes, il n’a pas de mal à emporter le public dans cette histoire d’un jeune noble désargenté se transformant en « super-héros » grotesque et noble, à la fois. D’autant que c’est l’occasion pour l’écrivain, librettiste de Giselle et critique d’art de se livrer à une vigoureuse ode au théâtre et au monde du spectacle. Pas étonnant que Jean-Christophe Hembert ait eu envie d’adapter ce texte, lui qui apprécie tant les richesses de la langue et les péripéties drolatiques, lui qui aime tant le théâtre, dernier endroit de poésie et d’enthousiasme brut.