On avait découvert le travail de Renaud Herbin en 2017 au Théâtre nouvelle génération (TNG) de Lyon avec WAX, une performance sur la cire (comme le titre l’indique, puisque wax en anglais signifie justement cire), dans laquelle la marionnettiste Justine Macadoux donnait vie à des figurines étranges.
Le voilà qui revient avec trois spectacles pour un temps fort sur la marionnette, tandis que le musée Gadagne lui consacre une salle jusqu’au 7 mai (il y est accueilli depuis octobre 2020). On pourra ainsi découvrir l'univers de Renaud Herbin, peuplé de grandes marionnettes brutes à fil, que ce soit dans Milieu, Quelque chose s’attendrit ou La vie des formes.
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Renaud Herbin, marionnettiste moderne
Défenseur d’une marionnette qui s’émancipe des codes habituels et va flirter avec la danse et les arts visuels, Renaud Herbin a fait du TJP de Strasbourg un lieu de création, pendant ses 11 ans à sa tête, non plus totalement dédié au jeune public. À l’instar du TNG qui construit sa programmation autour du tout public, n’hésitant pas à faire des propositions singulières telles Claptrap ou Cécile de l’artiste suisse Marion Duval, nullement conseillées au jeune public, ne serait-ce que par leur durée (trois heures environ) !
Explorant les métamorphoses, il met en scène dans Milieu, un spectacle créée en 2016, une marionnette aux prises avec son propre espace. Inspiré de la pièce de théâtre de Samuel Beckett Le Dépeupleur, Milieu joue de l’ambiguïté de la relation entre manipulateur et manipulé tandis que Quelque chose s’attendrit va chercher vers le minuscule d’un petit personnage qui semble fragile.
La vie des formes, quant à lui, se présente comme un dialogue entre Renaud Herbin, sa marionnette et l’autrice Célia Houdard, où les deux artistes se répondent dans une conversation féconde et sensible, tissant un trio poétique et concis.