Après Scanner, David Ayala et sa bande reviennent à Guy Debord, mais par la bande, après que "La Société du spectacle" a atomisé l'être humain, et en bonne compagnie puisqu'avec "Le Vent se lève" qu'accueille le théâtre des Célestins, il y mêle des textes passionnants de Pier Paolo Pasolini, Philippe Muray, Sade, Edward Bond et le comité invisible.
Ainsi, au terme de trois années de recherches, voici qu'un nouveau "Vent se lève". Opus rageur sur une société qui a fabriqué des idiots, "Le Vent se lève" (les Idiots/irrécupérables?) convoque une bande de joyeux drilles (ils/elles sont treize) qui explorent les différentes formes d’« idiotie » contemporaines, les mettent en regard et les confrontent à la pensée critique de Debord, Pasolini, Muray, Sade et Bond.
Découpée en trois parties, elles mêmes composées de modules courts à la manière des « short cuts » de Robert Altman, la pièce a été conçue collectivement, à partir de situations et d'extraits de textes des auteurs précités. Dans son avant propos, David Ayala explique : " Toutes les actions de la pièce vont apparemment concourir à l’explicitation de la situation suivante : un groupe de personnes, identifiées comme des sortes d’activistes, s’acharne à vouloir écrire une sorte de document (...). On comprend que ce document pourrait être de l’écrit, un film, un document sonore, voire même autre chose."
Ils vont donc commencer par pointer et décortiquer les types d'idiotie avant de « s’intéresser à l’émergence des insurrections planétaires (révoltes des sociétés civiles). Enfin, ce groupe va explorer le site dit de la « Chambre des désirs » (continuer à essayer d’être humain dans un monde idiotisé). Sorte de collage dément, ce spectacle est un « laboratoire de pensée » comme l'écrit joliment le magazine gratuit La Terrasse. À vérifier !
Théâtre des Célestins, 6 au 10 juin, www.celestins-lyon.org