Pas de réelle éclaircie en vue dans le monde de l’entreprise en Beaujolais. C’est le constat dressé lundi lors de l’audience de rentrée solennelle du tribunal de commerce de Villefranche-Tarare. Les ouvertures de procédures collectives (sauvegarde, redressement, liquidation) ont augmenté de 6 % par rapport à 2014, le nombre de salariés concernés (459) demeurant stable. Si le nombre de redressements judiciaires a diminué de 20 % sur un an (32 à 26), le volume de liquidations a en parallèle bondi de 13 % (137 à 155).
« Les entreprises arrivent au tribunal au bout du rouleau et nous ne pouvons que prononcer la liquidation. Nous restons malheureusement proche des niveaux historiquement hauts de 2012 », constate le président Christian Dugelay, ajoutant : « Je disais l’an dernier que les entreprises ne devaient pas attendre la fin de la crise mais apprendre à vivre avec. Malheureusement, rien n’a changé… ».
Grégoire Dulin, procureur de la République, salue toutefois la « culture d’anticipation des juges consulaires, avec pas moins de 132 entretiens de prévention garantissant l’anonymat, afin de guider les chefs d’entreprises sur le chemin du redressement ». Le parquet a par ailleurs réaffirmé sa volonté de prendre des sanctions à chaque fois que ce sera nécessaire. « Pas question de laisser persévérer des chefs d’entreprises incompétents, déloyaux ou malhonnêtes », a martelé le procureur.
Christian Dugelay a affiché deux objectifs principaux pour l’année 2016 : améliorer le ratio de dépôt des comptes annuels - obligatoire selon la loi - et développer le mode amiable de règlement des différends. Le président qui estime que le maintien de son tribunal de commerce est en bonne voie : « L’obtention de quatre postes supplémentaires est un signe de pérennisation. Il s’agit d’une victoire dans notre combat pour la survie de ce tribunal… La menace semble moins présente pour l’instant. Nous pouvons imaginer un avenir à moyen terme ».