Bombée mais tendue d’arêtes, du caractère à revendre, la Baleino a visiblement fait un détour par un institut de beauté pour automobiles. Le bouclier avant prolonge la carrosserie, la parachève. A l’arrière, une lame chromée barre le hayon sous la lunette. Ce mince trait qui étincelle entre les feux rouges de la Baleino oblige à une fixation sur le coffre : 355 dm3 précise la documentation. Mieux que la Skoda Fabia pourtant réputée.
L’espace aux jambes dépasse également l’attente pour une berline de 4 mètres calibrée pour la ville. Premier bénéficiaire, le conducteur dont le fauteuil circule sur 24 cm mais les occupants arrière, même de bonne corpulence, peuvent également se déployer.
Nouveau modèle dans l’air du temps, cette Suzuki utilise des moteurs à essence, petits (1.0 et 1.2) limités en puissance à 90 et 111 chevaux, raisonnables à la pompe (4 à 4,9 litres) et prévenants pour Dame Nature (94 à 115 g de CO2). La boîte de vitesses n’étage pas plus de 5 rapports mais signe un record de rapidité et de précision pour un geste minimal.
Pas de diesel au catalogue mais une déclinaison hybride astucieuse et économe de technologie. La Baleino 1.2 Dualjet +SHVS (Smart Vehicle by Suzuki) remplace son démarreur par un électro-démarreur avec une batterie lithium-ion de 6 kg logée sous le fauteuil du conducteur. Relié par courroie au vilebrequin, cet alterno-démarreur lance le moteur thermique, charge les batteries, celle d’origine et l’additionnelle et épaule également le 4 cylindres quand il faut.
Fabriquée en Inde et première voiture de ce pays à être importée au Japon, la voiture arrive nantie : jantes alliage, Bluetooth, phare au xénon à allumage automatique, antibrouillards, vitres avant et rétroviseurs électriques au premier prix (Privilège). S’ajoutent en finition Pack : régulateur de vitesse auto-adaptatif, GPS, caméra de recul, clim automatique, assistance au freinage d’urgence, sièges chauffants. Au tarif, la Baleino s’étage de 14 490 à 18 890 € avec un prix de lancement de 12 690 € jusqu’au 31 juillet. La version hybride réclame 900 € de plus.
Directeur chez Suzuki de l’activité automobile dans l’Hexagone, Stéphane Magnin se félicite de l’implication de ce modèle dans la course vers l’objectif assigné à la gamme pour 2019 : 300 000 immatriculations sur le marché européen contre 205 000 en 2015. En France, la marque table sur 24 000 ventes cette année et 30 000 en 2019. Un optimisme fondé : l’année dernière, les 200 distributeurs Suzuki ont livré 18 500 voitures soit + 17 % par rapport à 2014 dans un marché à + 6,8 %.
Un coup de rein à 3 900 t/m
En plus de recharger les batteries, l’alterno-démarreur de la Baleino gratifie la motorisation d’un renfort, certes modeste, de 3,1 ch et 50 Nm dans deux circonstances : au démarrage et dans les phases d’accélération à partir de 3 900 tours/minute. A la différence du 4 cylindres, ce dispositif n’a pas besoin « de prendre des tours » pour apporter sa contribution. Ses chevaux supplémentaires, il les débite à la seconde où il entre en action. Selon les normes d’homologation, cette technologie procure en outre une économie de 0,6 litre de super au cent.
Voici des années, les Citroën diesel C2 et C3 équipées de la coupure du moteur au feu rouge avaient déjà utilisé un alterno-démarreur qui avait d’ailleurs reçu en 2014 le « Prix des Ingénieurs de l’année » récompensant les travaux conjoints de Citroën et Valeo. Personnellement, nous avions utilisé avec plaisir dans les années 60 une moto T20 Suzuki dont l’alterno-démarreur évitait l’emploi du kick. Un luxe pour l’époque même si les mécanos du moment peinaient à en comprendre le fonctionnement.