Parmi toutes les formations proposées par le CNAM, quelle est la part de l'apprentissage ?
"Sur ma région, nous sommes à 60% d'apprentissage (1000 alternants). Les autres formations sont dans le supérieur pour adultes, en formation continue. Par ailleurs, au plan national, nous lançons cette année 2021 des certifications Bac+1, qui manquaient dans le panel, avec 400 heures de stage pratique et 600 heures d'acquisition de connaissance, dans un grand nombre de métiers."
Comment s'est déroulé 2020 dans l'apprentissage avec la crise sanitaire ?
"Pour préparer la rentrée 2020, nous nous sommes concentrés sur les métiers dont on savait que les entreprises seraient ouvertes, sur les GRH (gestion ressources humaines), la logistique, l'informatique… Nous n'avons pas de formation dans la restauration. On a tout fait pour que nos apprentis démarrent avec un contrat, soit 97% d'entre eux."
Dans le contexte, le gouvernement donnait la possibilité de garder les apprentis dans nos centres pendant 6 mois au cas où ils n'auraient pas d'entreprise d'accueil. Pour se donner plus de chance, nous avons reculé nos rentrées d'un mois. Ceux qui n'ont pas de contrat font l'objet d'un accompagnement personnalisé de notre part, afin qu'ils trouvent ou retrouvent un contrat.
Le décollage a été très net, à partir de la fin août lorsque le gouvernement a acté les aides exceptionnelles aux entreprises."
Quels sont les formations et métiers à succès ?
"Les métiers de RH, de la qualité-sécurité-environnement, l'informatique."
Comment vous projetez-vous sur 2021 ?
"Je suis plutôt confiant, la mécanique de l'apprentissage est enclenchée. Les jeunes, surtout en période de crise, ont conscience que pour trouver un emploi, l'apprentissage est le plus sûr moyen."
On a le sentiment que l'apprentissage a franchi un cap ?
"Oui c'est très clair, l'accès de l‘apprentissage aux diplômes post bac a tout changé depuis environ 10-12 ans, et conforté par la réforme de 2015. On -s'est rendu compte que l'alternance marchait quel que soit le niveau, du Cap à l'ingénieur. Aujourd'hui, ces personnes formées en alternance sont dans les entreprises à des postes en capacité de recruter des alternants, le cercle vertueux est lancé."