Les voilà qui se retrouvent ensemble à l'affiche, avec aSH, l'un à la conception et l'autre à l'interprétation. Ils s'étaient rencontrés au dernier festival Drei wochen mit Pina, à Düsseldorf en 2008.
Cette année-là, Aurélien Bory initiait justement un cycle de portraits de femmes. Commencé avec la danseuse de flamenco Stephanie Fuster, poursuivi avec Plexus pour Kaori Ito, formidable interprète de Alain Platel, il s'est conclu avec aSH, pour la sublime Shantala Shivalingappa.
Créé au festival Montpellier Danse il y a deux ans, il arrive enfin sur le plateau de la Maison de la Danse, tout auréolé de critiques élogieuses.
Il faut dire que celle qu'avait choisi Peter Brook à 13 ans est une interprète exceptionnelle qui incarne la danse même. Comme l'écrit très justement dans sa note d'intention le chorégraphe « dans Shivalingappa, il y a Shiva, dieu de la danse. Il est un dieu créateur et destructeur. Seigneur des lieux de crémations, il se recouvre le corps de cendres. Shantala Shivalingappa a construit sa danse sur la figure de ce dieu, dont la vibration rythme la manifestation du monde. (…) Cercles, points, symétries, spirales, fractale, sa danse me semble être une représentation de la structure même du monde. »
Il a donc développé un univers autour de la symbolique hindoue, avec la figure du kolam, dessin de farine réalisé sur le sol le matin et effacé par le vent le soir, et la cendre, comme le titre, malicieux, l'indique.
La danse de Shivalingappa dessine une graphie dans l'espace (le sens étymologique du mot chorégraphie), entre l'ondulation lente du Kuchipudi et celle plus nerveuse de Pina Bausch, dont Shintala Shivalingappa a été la danseuse à plusieurs reprises.
Maison de la danse, 19 et 20 février, www.maisondeladanse.com