De son propre aveu, Jean-Claude Gas n'avait pas prévu de céder Sgame, la société qu'il a créée il y a plus de 30 ans, à sa fille Guillaumette. Pourtant, c'est bel et bien cette jeune trentenaire qui occupe désormais le fauteuil de président de l'entreprise familiale de sous-traitance électronique. « Il y a 3 ans, elle m'a fait part de sa volonté de se positionner. Comme nous avons une vision et des valeurs communes, le choix n'a pas été trop difficile à faire », analyse Jean-Claude Gas.
Plus que la stratégie à mettre en place pour assurer le développement de l'entreprise dans les années à venir, c'est en effet avant tout la dimension humaine du repreneur que Jean-Claude Gas entendait valider. « Ma vision de l'entreprise est moins basée sur une stratégie financière que sur une stratégie humaine, confirme-t-il. Nous sommes d'ailleurs une des très rares entreprises de l'UIMM à disposer de la labellisation ISO 26000 3A Excellence, qui est centrée sur les valeurs de la RSE. »
Des valeurs humaines fortes, qui n'ont pas empêché Sgame de se développer, d'afficher une profitabilité respectable et de décliner son modèle à l'international. L'entreprise, qui emploie 22 personnes à Chaponost, réalise aujourd'hui 4,8 M€ de chiffre d'affaires, avec 10 à 12 % de croissance par an, et dégage depuis 10 ans entre 7 et 9 % de résultat net. « Et les perspectives sont très bonnes, puisqu'une grande partie de l'exercice 2018/2019 est d'ores et déjà assurée », ajoute Guillaumette Gas.
Une bonne santé économique dont tout le monde profite. « Chez nous, les salariés touchent entre 3,5 et 5 mois de salaire supplémentaire en intéressement et primes », poursuit son père. Avant d'ajouter : « Nous avons une filiale en Tunisie, dont nous maitrisons 50 % du capital, qui est totalement indépendante. Il ne s'agit surtout pas de délocalisation mais de la co-localisation. »
Ainsi organisé, Sgame compte bien garder le même rythme de croissance, sans changer de philosophie. Pour y parvenir, Guillaumette Gas pourra compter sur son père, qui restera dans l'entreprise pendant 3 ou 4 ans, en qualité de directeur général. « Il s'occupera du bureau d'études, car nous sommes sur un marché en pleine évolution, impacté notamment par le développement des objets connectés », conclut-elle.