Fermée pour travaux, en proie à des réductions budgétaires, la scène de Décines (660 places, 20 salariés et un budget de près de 1,4 M€) ouvrira ses portes en janvier prochain. Le public découvrira une nouvelle salle – où 580 000 € ont été investis dans le remplacement des fauteuils et du gradin, et la rénovation des sols – mais aussi le nouveau visage de sa directrice, Sandrine Mini, qui succède à Jean-Paul Bouvet. Mais comment une universitaire, formée en lettres modernes, qui a passé la plus grande partie de sa carrière dans les musées, en France et en Italie, se retrouve-t-elle dans la banlieue lyonnaise ? « Depuis quelques années, j’avais envie de faire vivre un lieu, d’être proche des publics qui ne poussent pas naturellement les portes des équipements culturels, rappelle cette fille d’un père né à Palerme, militaire de carrière. Vous savez, dans les musées, on n’a guère l’occasion de rencontrer les artistes vivants ». Alors, lorsqu’elle découvre, dans Télérama, l’annonce du recrutement d’un directeur pour le Toboggan, elle postule assez rapidement. Une manière de revenir à ses premières amours. N’avait-elle pas, à la fin de ses études, passé neuf mois à la Comédie-Française lorsqu’elle travaillait sur la problématique de l’effondrement du bloc de l’Est et ses répercussions sur le spectacle vivant ? « Je me souviens que pour rejoindre mon bureau, je passais par la salle. Ces incursions involontaires dans les répétions ont confirmé ma volonté de travailler dans le domaine culturel ». Un retour aux sources, lorsqu’adolescente, elle courait les spectacles du off au Festival d’Avignon. « Je ne suis pas une artiste, mais j’aime leur contact, explique-t-elle, rappelant qu’elle vit avec un peintre. La culture, c’est d’abord une porte vers l’ailleurs. Je sais trop d’où je viens pour faire des concessions à la liberté ».
Lire la suite dans le Tout Lyon Affiches n° 5080 du samedi 21 décembre 2013