Tandis que la saison dernière, le maître des lieux n'avait pas fait de création, cette saison il s'en coltine deux, de deux auteurs à la fois classiques et contemporains, Paul Claudel et Roger Vitrac, ainsi que la reprise de La Leçon de Eugène Ionesco, qu'il avait créée en 2014 ici-même.
Troisième pièce de Claudel que met en scène Christian Schiaretti, c'est la première version de L'Echange qu'il choisit, celle du jeune diplomate qui a juste commencé à écrire. Une version qui respecte les canons du théâtre classique, à savoir unité de temps, de lieu et d'action et où chacun est l'enjeu d'un échange.
Tandis que Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac explore les méandres de l'enfance dans une prose toute poétique, qui faisait dire à Antonin Artaud, le premier metteur en scène de la pièce, qu'elle faisait preuve « d'un esprit d'anarchie profonde, base de toute poésie ».
On reviendra avec plaisir (rev)oir en ouverture de saison (après la Biennale de la danse) la pièce de Ivan Viripaev, magnifiquement mis en scène par le délicat Olivier Maurin ou Les Contes du chat perché mis en scène par Baptiste Guitton, l'un des protégés du Cercle de formation et transmission. Dont le public pourra retrouver le travail en février avec Après la fin de Dennis Kelly, suite à une résidence de création.
Évidemment on ira courir découvrir la dernière pièce de Joël Pommerat, La Réunification des deux Corées ou Inflammation du verbe vivre du toujours puissant et surprenant Wajdi Mouawad, qui a enthousiasmé les spectatrices et les spectateurs en mars avec sa dernière création polyglotte Tous des oiseaux.
À suivre également, Meute de Perrine Gérard mis en scène par Julie Guichard (qui fait également partie du Cercle), une création maison, qui est également l'une des seules à réunir deux femmes à l'écriture et à la mise en scène. L'égalité au théâtre, comme ailleurs, n'est pas pour tout de suite !