Le titre, tiré d'un poème de Rimbaud est également l'incipit du Rayon vert, l'un des deux films de Rohmer qui fait l'objet de l'adaptation du metteur en scène Thomas Quillardet.
En effet, celui-ci n'a pas pu (ou n'a pas voulu) choisir entre ces deux films qui peuvent se lire en miroir. Les Nuits de la pleine lune est le deuxième de la série des Comédies et proverbes , un film devenu culte après la mort brutale de son actrice principale Pascale Ogier, trois mois seulement après la sortie du film et se déroule presque systématiquement à huis-clos avec des dialogues très écrits.
Le Rayon vert sorti deux ans plus tard pourrait se voir comme le contrepoint du premier, Rohmer ayant filmé presque exclusivement en extérieur et ayant privilégié l'improvisation comme mode de composition. Pourtant les deux longs-métrages ont en commun de mettre en scène deux femmes, le personnage de l'une étant la suite de l'autre, l'autre annonçant l'une, l'une reprenant le flambeau de l'autre, etc.
Deux « figures féminines fortes et sensibles, cramponnées à leur idéal. Des révolutionnaires de l'âme, trop tendres pour savoir résister aux assauts du réel » écrit le metteur en scène dans sa note d'intention. Mais attention il s'agit bien de théâtre et non d'une adaptation de film, les comédiens et les comédiennes n'ont pas vu les films, ils sont restés à la lecture du scénario pour s'ancrer dans le réel de notre époque.
Et même si les problématiques ont changé, la confusion des sentiments et les atermoiements du cœur sont les mêmes et nous touchent aujourd'hui comme ils nous touchés dans les années 80.
Théâtre de la Renaissance, 23 au 25 mai, www.theatrelarenaissance.com