Après les manifestations monstres des gilets jaunes en 2018, les grandes grèves de la SNCF en 2019, la Covid-19 en 2020 sonne comme le coup de grâce pour les commerçants, hôteliers, cafetiers et autres indépendants. Alors qu'ils ont globalement perçu le premier confinement comme un mal nécessaire pour préserver l'avenir, la perspective des fêtes, synonyme pour la majorité d'un chiffre d'affaires qui conditionne tout le reste de l'année, les fait grincer des dents.
A tel point que leur santé s'éclipse au profit d'un désespéré "Laissez-nous travailler". Tout, plutôt que de disparaître sans n'avoir rien tenté, y compris en prenant le risque de se rassembler pour manifester.
Un droit fondamental, mais qui pourrait être altéré par la proposition de loi sur la sécurité globale actuellement débattue à l'Assemblée nationale. 1 300 amendements dont certains posent questions. Comme celles que soulèvent nos confrères journalistes qui s'inquiètent des conséquences de la diffusion d'images de policiers mais aussi les avocats qui déplorent, entre autres, "qu'une loi intentatoire aux droits fondamentaux soit débattue en plein état d'urgence sanitaire et en procédure accélérée".
Sans compter le rapport, sévère, de la défenseure des droits qui met en lumière certains écueils de la loi sur la protection de la vie privée et le contrôle des policiers ou la défiance des Nations Unis vis-à-vis du gouvernement français.
Ce n'est pas parce que nous suivons de près l'activité économique que le reste nous importe peu. Il est nécessaire de rester vigilant sur la préservation de nos libertés, celle de travailler comme les autres.