Auréolée, peu après sa sortie, du prestigieux Prix de la Voiture de l'Année 2016, la nouvelle édition de l'Opel Astra qui arrive, se montre peu retouchée dans sa silhouette gracieuse et bien née, tant en berline 5 portes qu'en break Sports Tourer. On la reconnaît surtout au sommet de sa calandre, affinée par deux fins joncs chromés en forme d'ailes stylisées qui, s'échappant de part et d'autres du « blitz » (l'éclair, le logo emblématique d'Opel), l'accorde aux dernières productions de la marque.
Mais l'amélioration essentielle se situe sous le capot, avec l'introduction de nouveaux moteurs tout alu allégés et conformes à la norme Euro 6d, applicable qu'en 2021 pour les modèles existants. Tous purement Opel (et non pas PSA, nouveau propriétaire du constructeur allemand), il s'agit, en essence, d'un 3 cylindres turbo à injection directe avec filtre à particules GPF, décliné en 1,2 litre produisant 110, 130 et 145 ch, et d'un 1,4 litre, fort également de 145 ch, mais couplé à une boite auto de type CVT. Sinon, la boîte 6 vitesses est généralisée. Également à 3 cylindres, configuration rare dans ce type d'énergie, le 1,5 litre turbo-diesel à réduction catalytique sélective RCS développe 105 ou 122 ch ; ce dernier seuil pouvant être associé à une boite auto conventionnelle à 9 rapports.
Au final, cinq de ces motorisations essence et diesel s'inscrivent sous la barre des 100 g/km de CO2, belle performance pour des compactes oscillant entre 1 280 et 1 465 kg sur la bascule. Comme l'aérodynamique, au Cx descendu à 0,26, le châssis a évolué avec l'apport de nouveaux amortisseurs, et d'une nouvelle direction plus incisive.
Naturellement, l'intérieur a été revisité. L'installation d'un frein de parking électrique sur deux des trois finitions, enrichit la console centrale d'un logement pour smartphone, avec recharge par induction (en option). Remis à niveau, le système multimédia haut de gamme hisse également ses prestations, en connectivité notamment, à partir d'un écran tactile couleur de 8 pouces.
Hormis sur la version de base, la dernière Astra fait également le plein d'aides à la conduite et de dispositions sécuritaires. Telle la caméra frontale capable désormais de détecter piétons et cyclistes pour déclencher un freinage d'urgence si nécessaire. Reconduites, certaines spécificités de l'Astra lui demeurent encore passablement exclusives, à l'instar des sièges AGR (de série ou en option), spécialement conçus pour le confort des dos fragiles, et dont Opel est le pionnier.
Au volant du 1.2 Turbo 130 ch boîte 6 vitesses, l'Astra peut filocher au meilleur rythme autorisé de la circulation sur l'autoroute, sans qu'on ait le sentiment d'en « pousser » la mécanique, taillée pour cet usage de par ses origines germaniques. Mais accélérations et reprises s'avèrent néanmoins plus poussives qu'on l'imaginerait, tribut direct aux faibles émissions annoncées. Fortement sollicité, sa sonorité devient également assez bruyante.
À peine plus coupleux, le 1.4 Turbo 145 ch se comporte pareillement, mais sa boîte auto CVT, efficace, douce et agréable, éradique cette impression de moteur en train de « mouliner », observé sur nombre de ses homologues. Et à l'issue de nos essais, nous avons noté 6,4 l./100 pour le 1.2 boîte 6, et autour des 8,5 litres en 1.4 boîte CVT.
Nettement plus « plein », et plus vif aussi, le 1.5 turbo-diesel correspond mieux aux grands rouleurs, attrayant aussi avec sa bonne boîte auto à 9 rapports et sa consommation mini - 6,3 l./100 pour nous - en suivant la circulation. Enfin, l'agilité comportementale déjà bien connue de l'Astra gagne encore en précision directionnelle, rehaussant encore l'agrément de conduite d'une compacte décidément bien dans ses roues.
Sacrifiant une parcelle de brio sur l'autel des normes antipollution, l'Astra 2020 se hisse en contrepartie au niveau des meilleures élèves de la classe pour sa parcimonie en matière de rejets de CO2. S'inscrivant dans les prix de sa catégorie, entre 22 700 et 34 800 €, la compacte d'Opel gagne par-là même des points en compétitivité
La traque au CO2 est devenu l'enjeu majeur des constructeurs, confrontés à des règlementations européennes techniquement très contraignantes. Et, face aux fortes taxations mises en place par les pouvoirs publics, la catégorie des SUV - véhicules plus lourds et moins aérodynamiques qu'une berline - pourrait voir d'ici quelques mois sa belle expansion mise entre parenthèses. Dans ce contexte, les 99 g/km du 1.2 Turbo, comme les 112 g/km pour le 1.5 Diesel, obtenus à l'homologation avec les Astra les plus légères, représentent une jolie performance technique qui intéresse, en premier lieu, les flottes d'entreprises.