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Régionales 2021 : qui veut gagner Auvergne-Rhône-Alpes ?

Même si elles ne remportent pas l'adhésion des électeurs, les élections régionales – et départementales – des 20 et 27 juin restent cruciales. D'un point de vue politique, certes, dessinant d'ores et déjà les futures batailles pour la Présidentielle, mais surtout au regard de ses compétences territoriales. Développement économique, mobilité et transport, développement durable, politique de santé, gestion des lycées… autant de domaines dont les impacts sont notables dans la vie des citoyens, mais aussi des entreprises. À moins d'un mois du premier tour du scrutin, bilan des forces en présence.
Régionales 2021 : qui veut gagner Auvergne-Rhône-Alpes ?

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Qui pour succéder à Laurent Wauquiez, le président (LR) sortant de la région Auvergne-Rhône-Alpes ? Si on en croit les récents sondages : lui-même ! En effet, sa liste, soutenue par Les Républicains et l'UDI, est créditée de 36 % des intentions de vote au premier tour selon un sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale et Sud Radio paru ce 25 mai.

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Et le président sortant l'emporterait au second tour, quels que soient les alliances et les scénarios envisagés, y compris face « à un trio de femmes unies », comme le laisse entendre la candidate écologiste Fabienne Grébert. Encore faudrait-il qu'un consensus se dégage aux lendemains du premier tour entre les trois formations de gauche. Jusque-là, toutes les tentatives d'alliance ont échoué.


- Pour Laurent Wauquiez, il ne faut "pas tomber dans le sectarisme écologique"

- Bruno Bonnell, "une région championne du savoir, savoir-être, savoir-faire"

- Fabienne Grébert entend "ne pas démanteler notre patrimoine industriel"

- pour Najat Vallaud Belkacem, "la formation est l'une des clés de l'emploi"

- ​Andrea Kotarac (RN), "développer les filières d'emplois non délocalisables"

- Cécile Cukierman veut "redonner les moyens pour la formation professionnelle"

- Ces listes qui chercheront d'abord à exister en Auvergne Rhône Alpes


"L'électeur a besoin de clarté"

"L'union favorise la mobilisation contrairement au chacun pour soi. L'électeur a besoin de clarté", souligne Paul Bacot, professeur émérite à Science Po Lyon et chercheur au laboratoire Triangle (CNR – ENS Lyon).

Et la politique de certains peut en décontenancer plus d'un : comme une alliance aux départementales, et une désunion aux régionales, un rapprochement aux régionales et une discorde nationale. Une constante depuis son mi-mandat : jamais Laurent Wauquiez n'a dévissé dans les sondages, ne faisant même qu'accroître sa popularité, aidé par son retour à la tête des LR en cours de mandat, ses mesures populaires et par une gestion « active » de la crise de la Covid-19.

Les places suivantes sont disputées par Andréa Kotarac (RN) et Bruno Bonnell (majorité présidentielle) qui enregistrent une belle progression dans les sondages, déjouant les pronostics.

© Adobe stock

Un avant-goût de présidentielle

"Les têtes de listes qui sont connues ressortent mieux traditionnellement. Cela donne aux électeurs l'impression de voter pour des individus qui incarnent des politiques", rapporte le politologue. À ce jeu-là, seule Najat Vallaud Belkacem, et son pedigree national, pouvait rivaliser avec le candidat de la droite, mais sans succès.

Les autres prétendants, malgré leur campagne de terrain, gênés par les restrictions sanitaires liées à la crise de la Covid-19, restent peu identifiables. Des résultats qui traduisent une autre réalité : ces élections sonnent comme une étape cruciale pour dessiner le paysage de la prochaine campagne des élections présidentielles.

"Cela va définir la disponibilité des candidats pour les batailles suivantes : les présidentielles mais aussi les législatives. Mais, plus important encore, c'est primordial pour les partis, dont certains sont exsangues. La question des financements est essentielle", note Paul Bacot. D'où l'importance d'aligner des candidats et de tirer son épingle du jeu. Un débat porté au national qui, paradoxalement, contribue au désintérêt pour l'élection, l'offre électorale étant peu claire.

Une mobilisation difficile

© Rama via Wikimedia commons

Officiellement, donc, les candidats à la présidence de la deuxième région de France s'intéressent à la destinée de leur territoire, comme en témoigne la déclinaison de leur programme dans les pages qui suivent. Il ne leur reste qu'un petit mois pour convaincre de se déplacer jusqu'aux urnes. Mais, quoi qu'il en soit, "les élections régionales ont du mal à mobiliser les électeurs. Ils ont peu d'intérêt pour les listes et les programmes. Les propositions ne font pas une grande différence", estime le politologue.

D'autant que le mode d'élection reste complexe malgré les grincements de dents, il n'a pas été réformé, s'appuyant sur un scrutin proportionnel à deux tours, avec une prime majoritaire (au second tour, la liste qui arrive en tête - pas forcément au-delà de 50 % - se voit automatiquement doté de 25 % des sièges composant l'assemblée régionale, le reste est attribué à la proportionnelle entre les listes ayant obtenu 5 % au moins des suffrages exprimés). Autrement dit, si une liste dépasse les 30 %, elle aurait, même sans la prime, la majorité des voix et pourrait gouverner sans alliance.



L'abstention, maître du jeu


Pourtant, les compétences de la Région, ont, un peu à l'image des Européennes, des impacts dans la vie quotidienne de l'électeur, qui plus est quand il est un acteur économique : développement économique, innovation et internationalisation, développement durable, transport ou encore gestion des lycées, de l'organisation de la santé ou de la culture.

"On ne se mobilise pas sur des enjeux institutionnels ou financiers, mais bien pour des questions individuelles. Car plus il y a d'élections, plus le lecteur se lasse", confirme Paul Bacot. Et nos élections régionales se situent pile entre les élections municipales et métropolitaines de juin 2020 et la Présidentielle de mai 2022...

La pièce maîtresse de l'élection reste donc bien encore la participation (ou plutôt l'abstention), pourtant soutenue en 2015 dans la région avec 57,7 % de votants. Et malgré les apparences, rien n'est donc encore joué.

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