Dans la nuit de mercredi 8 à jeudi 9 mars, les sénateurs ont adopté à la majorité l'article 7 de la réforme des retraites, qui contient le report de l'âge légal à 64 ans. Le texte complet contient 20 articles et il restait plus de 1 000 amendements à étudier pour les élus de la Chambre haute ce matin.
Alors, ce vendredi 10 mars, dernier rebondissement avant le week-end : le gouvernement a déclenché l'article 44.3 de la Constitution.
Grève du 7 mars à Lyon : 50 000 manifestants selon les syndicats, 25 000 selon la police
Réforme des retraites : le gouvernement veut accélérer les débats au Sénat
Celui-ci permet le "vote bloqué", c'est-à-dire d'accélérer les débats sur la réforme des retraites. Si le gouvernement le demande, cet article "permet à une assemblée de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d’un texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement", indique la chaîne parlementaire Public Sénat.
Néanmoins, le millier d'amendements restant pourra toujours être débattu d'ici dimanche, même si, in fine, ils ne sont pas votés. Un choix du gouvernement critiqué par la gauche, notamment la sénatrice du Rhône Raymonde Poncet Monge (Europe écologie les Verts, groupe Solidarité et Territoires) dans une intervention :
En dégainant le 44-3, le gouvernement et la droite deviennent illibérals.
— Raymonde Poncet Monge (@PoncetRaymonde) March 10, 2023
Malgré le mouvement social, le gouvernement veut faire passer en force son inégalitaire #RéformeDesRetraites en usant du triptyque provocation, réaction et répression.
Ne cédez pas aux provocations. pic.twitter.com/d1hRswVn88
Il faut dire aussi que la gauche "se moque complètement que la loi soit votée", consentait la sénatrice lyonnaise après l'ouverture des débats le 2 mars. Car, pour l'opposante à la réforme, "c'est le gouvernement qui a voulu cette contrainte de temps (en choisissant de faire rentrer le texte dans le cadre d'un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, Ndlr), il faut en assumer les conséquences."
Au Sénat, deux jours pour donner une légitimité législative à la réforme des retraites
Alors qu'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites est annoncée samedi 11 mars, le gouvernement recherche "une légitimité législative", face à la colère de la rue. Le texte doit être voté avant la soirée du 12 mars – les sénateurs ont jusqu'à minuit – pour cela.
Du côté des Républicains, l'objectif est aussi "d'aller au bout du texte et le voter, c'est la démocratie", déclarait le sénateur du Rhône et conseiller municipal à Lyon, Etienne Blanc, avant l'ouverture du débat, la semaine dernière. Autre enjeu pour la droite : "Les LR peuvent porter la démonstration qu'ils peuvent se mettre d'accord sur un projet aussi important pour les Français", notait l'élu.