Réutiliser pour mieux construire. A l’heure où le secteur s’est engagé dans la voie de la réduction des déchets (224 millions de tonnes produites en 2020 selon l’Ademe ; le BTP représente 70 % de la production annuelle de déchets en France, Ndlr :) et dans un contexte de pénurie des matériaux, le réemploi sonne comme une formule magique qui pourrait résoudre bien des contraintes. Pourtant, aujourd’hui en France, il ne représente presque rien. « On peut estimer à moins de 1 % la part de matériaux réemployés utilisée sur les chantiers. Pourtant, des structures existent et œuvrent pour le réemploi. Mais pour leur permettre de trouver leur pleine mesure, il faut une ambition beaucoup plus forte de la part des décideurs » indique Violayne Le Borgne, chargée de développement au sein de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, en charge des questions liées à la transition écologique et à l’économie circulaire.
Une ambition qui, selon de nombreux acteurs du réemploi en France, ne viendra pas de la filière REP PMCB (responsabilité élargie du producteur des produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment, Ndlr), dont le décret, paru en début d’année, est jugé trop frileux. « On aurait aimé que cette REP fixe un cap. Mais ça n’a pas été le cas. Aujourd’hui, c’est la seule filière pour laquelle il n’est pas prévu de fonds réemploi. Il a été mis en place sur les filières REP historique, le textile notamment, et sur les nouvelles, la filière jouet ou articles de sport par exemple. Mais rien n’est prévu pour le bâtiment. Pourquoi ? La création d’un fonds réemploi aurait permis de soutenir l’ensemble des projets existants et en émergence, et de contribuer au déploiement du réemploi des matériaux » regrette Violayne Le Borgne.
La suite de cet article est réservée à nos abonnés.