Depuis 2010, le Sapra (Services à la Personne Rhône-Alpes Auvergne) s’attache à sortir de l’ombre des métiers peu valorisés, mais pourtant essentiels. L’association régionale, qui regroupe 85 agences employant 2 500 salariés pour 45 M€ de chiffre d’affaires, a voulu mettre l’accent sur le grand âge.
"D’ici 2050, le nombre de personnes de plus de 75 ans va doubler pour atteindre 12 millions. Faute de parvenir à recruter, nous sommes déjà aujourd’hui contraints de refuser des prises en charge et la situation risque de s’aggraver", alerte Franck Thouny, président du Sapra.
Si les professionnels pointent du doigt le déficit d’image, ils appellent aussi une meilleure reconnaissance par une revalorisation des salaires.
Mieux rémunérer les auxiliaires de vie
En octobre dernier, l’avenant 43 dans la branche de l’aide à domicile a permis d’augmenter de 14 % les salaires des intervenants associatifs avec une compensation à 100 % par les finances publiques.
"Cette mesure exclut les salariés du privé qui représentent 40 % des aides à domicile", souligne Franck Thouny.
Pour les organismes privés, dans le cadre du PLFSS, l’Etat a relevé le tarif plancher de prise en charge à 22€ l’heure d’intervention. Pas suffisant.
"Notre point d’équilibre se situe entre 25€ et 28€/h et à 30€/h pour pouvoir rehausser les salaires", affirme Anne-Sophie Carrier, vice-présidente déléguée aux métiers de la dépendance.
Sans soutien des pouvoirs publics, l’unique solution consisterait à augmenter le reste à charge facturé aux bénéficiaires, mais la hausse des tarifs, encadrée par l’Etat, a été fixée à 3 % cette année. Face à ce problème inextricable, la revalorisation des salaires semble pour l’heure impossible.