Quel Cirque, ce Saloon !

Le cirque Éloize, c'est le petit frère du Cirque du Soleil en moins tapageur et plus humain. Tout aussi Canadien que lui, mais pas du même endroit. Déjà venu deux fois fouler les planches de la Maison de la danse, avec ID en 2013 et Cirkopolis en 2016, la joyeuse troupe du Cirque Éloize s'empare ici de l'univers du western. Tout y passe, la construction du chemin de fer, les masses pour installer les rails, les colts, les bagarres pour les filles, à un rythme endiablé.

À l'aide de peu de choses, dans une scénographie de bois qui peut figurer tout à la fois l'intérieur d'un troquet ou un puits de mine, les artistes installent des ambiances et des chroniques surgissent. Il faut dire que la musique, country en diable et largement inspirée par les compositions épiques de Ennio Morricone, instille d'entrée, et pendant tout le spectacle, une énergie folle.

Du mât chinois à la corde en passant par les mains à mains et la roue Cyr, les acrobates-musiciens, les acrobates-jongleurs et les acrobates tout court (encore qu'ils ont l'air tous et toutes l'air de tout savoir faire) s'en donnent à cœur joie, sans tomber dans l'esbroufe.

Un spectacle qui rime bien avec l'esprit de la compagnie, « une volonté fondamentale de foncer et de défricher, une légère tendance irrévérencieuse, un sens du partage et de la communauté » selon les mots de Jeannot Paincheau, directeur artistique de la compagnie depuis sa création et co-fondateur du Cirque Éloize en 1993.

Gallia Valette-Pilenko

Maison de la danse, jusqu'au 25 novembre, www.maisondeladanse.com