Devant la flambée des prix de l'énergie, les TPE comme les boulangeries - dont l'outil de travail, leurs fours, est plus énergivore que les autres - se retrouvent en difficulté. Dès janvier 2023, certaines factures mensuelles sont multipliées par six ou sept, parfois davantage, par rapport à 2022.
Lors d'une visite mardi 10 janvier dans deux établissements à Caluire-et-Cuire, le préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes, Pascal Mailhos, a fait des annonces : "Dès ce mercredi 11 janvier, des réunions se tiennent avec tous les référents des chambres consulaires, pour vérifier que tous soient à jour des informations et des conditions dans lesquelles les aides de l'Etat sont déployées. L'objectif est que chaque fois qu'un artisan interroge, il ait la bonne information à jour."
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Les boulangers ne veulent pas "subir le même sort que les agriculteurs"
A la boulangerie Jean-Moulin, tenue par Jean-Pierre Bettembourg, le coût de l'énergie a largement dépassé les 3% de son chiffre d'affaires (5%), seuil au-delà duquel l'entreprise artisanale peut prétendre à une subvention de l'Etat :
"Le but n'est pas de percevoir des aides à l'infini. Nous voulons vivre de notre entreprise, nous ne voulons pas subir le même sort que les agriculteurs, qui ne sont même plus libres de fixer leurs prix", explique l'artisan-boulanger.
L'Etat doit vérifier que les dispositifs sont connus
Jeudi 12 janvier, le préfet réunira l'ensemble des chambres consulaires régionales, pour vérifier que les dispositifs fonctionnent bien : "Vendredi, nous ferons remonter au gouvernement la perception que nous avons dans notre région et les adaptations qui nous semblent nécessaires. Lundi 16 janvier, nous réunirons les élus de la région pour les informer."
Selon Pascal Mailhos, "les dispositifs sont connus des professionnels qui ont déjà activé les demandes, en lien avec leurs experts-comptables, ils attendent aujourd'hui les retours."
Pour les artisans, le problème se situe à l'origine du côté des fournisseurs d'énergie"qui nous étranglent", affirme le boulanger, qu'ils soient EDF, entreprise d'Etat, ou fournisseurs privés : "Sur ce point, le gouvernement est à la manœuvre, cela se négocie aux niveaux national et européen", affirme le préfet.