AccueilCultureExpositionArt contemporain : Prendre le temps à l'IAC !

Art contemporain : Prendre le temps à l'IAC !

Pour son expo d'été l'Institut d'art contemporain ouvre un champ d'expérimentation en rassemblant trois artistes présentant, chacun, une exposition personnelle. Leur point commun, un rapport direct à la matière.
Art contemporain : Prendre le temps à l'IAC !

CultureExposition Publié le ,

Baptisée Otium #3, l'exposition invite à la suspension, à la pause, au calme, comme son nom l'indique (Otium se rapporte en latin au temps libre).

«La respiration, à la méditation pour s'inscrire dans l'ici et maintenant » selon les mots de Nathalie Ergino, la directrice de l'IAC et commissaire de l'exposition. Ou plutôt pour déplacer l'ailleurs ici, en ce qui concerne le travail de Jean-Marie Perdrix, qui a commencé ses pérégrinations il y a 30 ans en Russie à l'époque où Saint-Pétersbourg s'appelait encore Leningrad autour des fonderies.

Sculpteur, il réalise ses bronzes à la « chair perdue », une technique qui consiste à couler le métal dans des têtes d'animaux abattus pour leur viande. À la fois très politique et étrangement poétique, l'accrochage mêle matières organiques, telles une peau d'âne ou des boules de poils et plastiques, avec ce projet de recyclage de déchets plastiques en tables d'écoliers que Jean-Marie Perdrix mène au Burkina Faso.

Ce qui fait la force de cette œuvre, c'est son attachement viscéral au territoire et à l'élaboration d'une vraie égalité entre le travail des bronziers burkinabés et le sien. « Les processus utilisés par Perdrix nous confrontent à des actualités brûlantes, sans discours ni spectaculaire, où se lit l'inquiétude d'un épuisement des ressources vitales » explique le carnet de l'exposition.

Et cette odeur douceâtre de peau séchée et de plastique qui flotte dans l'atmosphère est comme une métaphore de l'œuvre de l'artiste, symbolique et concrète à la fois.

Tandis que la matière, chez Linda Sanchez est comme un support d'expérience, le champ d'exploration des lois élémentaires de la gravité, dans l'installation La détente II, faisant écho à La détente, une œuvre de 2006. Où comment l'épreuve du temps transforme et fait jaillir la matière.

À l'instar de la sculpture-installation L'autre, réplication d'un processus répétitif in situ, et les accidents qu'il implique, composant ainsi une sorte de paysage industriel où le visiteur doit construire son propre récit.

Tandis que l'imagination divague à la vue de cette goutte qui grimpe contre une vitre pendant 71 minutes dans 11752 mètres et des poussières..., une œuvre acquise par l'IAC en 2017.

À l'instar du travail du plasticien néo-zélandais Dane Mitchell qui collecte les poussières des musées dans lesquels il se rend pour les photographier.

Il « sonde les zones insaisissables, les transitions entre matérialité et immatérialité, intuition et connaissance, absence et présence. » ainsi interroge-t-il le poids de la terre dans Weight of the world (North) ou l'immatérialité de la vapeur couplée à la mémoire de l'eau dans Imponderable, Antimatter, une œuvre réalisée pour l'occasion qui prend place dans le patio du bâtiment. Évanescents et poétiques, les trois artistes invitent réellement à la rêverie et à la méditation.

Gallia Valette-Pilenko

IAC, jusqu'au 9 septembre, www.i-ac.eu

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