AccueilActualitéGrand témoinPour le recteur de l'université catholique de Lyon, "l'année universitaire difficile jusqu'au bout"

Pour le recteur de l'université catholique de Lyon, "l'année universitaire difficile jusqu'au bout"

Olivier Artus, recteur de l'université catholique de Lyon, ne perçoit pas de retour complet en présentiel à l'université avant la prochaine rentrée 2021-2022. D'emblée, ce docteur en médecine et en théologie voit dans la crise du Covid-19, le grand enseignement de la vulnérabilité humaine.
Olivier Artus
©Tekoaphoto-CC.wikimedia - Olivier Artus

ActualitéGrand témoin Publié le ,

Comment abordez-vous l'année 2021, une sorte de deuxième rentrée universitaire à préparer ?

On fait techniquement ce qui est possible pour que cela se passe au mieux pour les étudiants, les enseignants, avec l'enseignement et l'accompagnement à distance, et ce qui peut l'être sur site, comme les travaux pratiques de disciplines scientifiques. Par ailleurs, c'est l'occasion de travailler avec nos étudiants sur le thème de la vulnérabilité de la condition humaine.

En 2020-21, chacun fait l'expérience de sa « non toute puissance », et qu'il y a des limites à sa capacité à faire face à certaines crises. Cela donne du sens à un programme de recherche sur la notion des vulnérabilités, que nous avions prévu avant la crise et que nous lançons officiellement à la fin 2021. Cela peut se décliner dans toutes les disciplines, le droit, l'économie, la philosophie, la biologie et les sciences...

Est-ce que les enseignements prendront du retard du fait de la crise ?

Il n'y a pas de retard objectif. Les enseignements sont transmis par les écrans d'ordinateur, mais cela ne fait pas tout. Ce qui prend du retard, c'est invisible, c'est la rencontre entre les étudiants et leurs formateurs, c'est ce qui façonnent les personnes.

Les cours et les examens sont assurés, ce qui l'est moins, ce sont les interactions avec les autres. Jusqu'à nouvel ordre, seuls sont maintenus sur site, les activités de laboratoire, la bibliothèque sur rendez-vous, le suivi santé.

La rentrée était prévue le 3 février, il est difficile d'envisager une rentrée anticipée, même si le retour le plus précoce possible est le meilleur pour le bien des étudiants.

"Les acquis méthodologiques des premières années sont essentiels"

Vous pourriez faire une sélection prioritaire de retour des étudiants ?

S'il faut prioriser quelqu'un ce seront les premières années. Il n'y a pas de groupes de plus de 75 chez nous. Les étudiants les plus en difficulté sont plutôt bien repérés chez nous. On a eu deux mois quasi normaux. Les acquis méthodologiques des premières années sont essentiels, et les enseignants ont progressé mais ils trouvent l'enseignement à distance dur et chronophage. Les vacances de Noël ont été bienvenues.

Voyez-vous des conséquences dans vos projets ou vos financements ?

Nous avions un projet de rénovation des maisons d'étudiants internationaux que nous devons reporter avant de nous lancer dans de lourds travaux. Nous sommes en autofinancement, les étudiants sont toujours là en nombre et les entreprises qui nous aident nous sont fidèles.

La vaccination à grande échelle ne semble pas possible avant le printemps, l'année universitaire 2020 - 2021 sera difficile jusqu'au bout. On ne perçoit pas un retour à la normale avant la prochaine rentrée universitaire.

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