Voilà une semaine que les habitants de Lyon et du bassin nord-isérois, plus généralement appelé le couloir rhodanien, subissent un épisode de pollution de l'air assez intense.
Mais comment expliquer la durée de cet épisode de pollution qui a débuté le mercredi 8 février ? Est-ce exceptionnel ? Réponses avec Mario Duval, responsable technique pour Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.
Pollution de l'air à Lyon : des écarts de température entre basse et haute altitude
Pour expliquer ce phénomène de pollution de l'air, le facteur météorologique est clé.
"En ce moment, nous avons un très beau soleil hivernal, avec un anticyclone très fort, ce qui plaque les pollutions au sol, entre 400 et 600 mètres. Cela se produit également parce qu'il y a un phénomène d'inversion des températures. Il fait plus froid en basse qu'en haute altitude, avec jusqu'à 10 degrés d'écart, ce qui est rare. De fait, la masse d'air a du mal à monter. C'est comme si nous avions un couvercle au-dessus de la tête. Aussi, les polluants restent au niveau auquel ils ont été émis", résume Mario Duval pour Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette situation météorologique a conduit à un premier pic de pollution lundi 13 février. Après une légère amélioration hier et aujourd'hui, Atmo s'attend à une nouvelle dégradation jeudi 16 février. Ce qui explique le maintien de l'alerte de niveau 2 dans le secteur, avec des mesures contraignantes pour les automobilistes mais aussi les professionnels dans l'industrie ou le BTP. "Les températures vont de nouveau baisser et il y aura moins de vent demain, mais cela doit s'améliorer à partir de vendredi."
Un épisode de pollution de l'air significatif mais pas exceptionnel
Significatif par sa durée dans le temps, "il est rare de conserver un anticyclone aussi longtemps" note Mario Duval, l'épisde de pollution atmosphérique n'a rien d'exceptionnel à cette période de l'année. "Plus les hivers sont rigoureux, plus des épisodes de pollution liées aux activités humaines ont lieu", poursuit le responsable technique d'Atmo Aura.
De là à avoir un épisode similaire plus tard dans l'année ? "L'hiver est de plus en plus court. Le temps va se dégrader en fin de semaine prochaine. Il serait surprenant d'avoir un épisode aussi long et dur avant le printemps, même si des gelées ponctuelles peuvent se produire en mars."
Néanmoins, les Lyonnais auront remarqué qu'un tel épisode n'avait pas eu lieu depuis de nombreux mois dans la région. "Les actions mises en place contre la pollution portent leurs fruits. Il faut que l'on entre dans des conditions particulières pour avoir des pics de pollution. C'est une bonne chose pour la santé des personnes", conclut Mario Duval.
