Après la diffusion d'une enquête journalistique mettant en lumière une pollution aux perfluorés à grande échelle à Pierre-Bénite, la préfecture du Rhône confirme ce vendredi 13 mai les chiffres avancés par l'équipe de journalistes de l'émission "Vert de Rage" (France 5) et annonce un plan d'action pour mieux contrôler la présence des PFAS aux alentours de la plate-forme industrielle située au sud de Lyon.
"Des contrôles des eaux du Rhône et des rejets des industriels Arkema et Daikin, dont certains inopinés, sont réalisés par la DREAL, avec l’appui de laboratoires agréés, depuis mars dernier. Les premiers résultats d’analyses d’une partie des rejets incriminés montrent que les concentrations en 6:2 FTS (acide-2-perfluorhexylethane-1-sulfonique, qui est le principal PFAS utilisé par l’exploitant) dans les rejets aqueux du site Arkema sont du même ordre de grandeur que celles présentées par l’enquête journalistique", souligne la préfecture du Rhône.
Tout en insistant sur la nécessité de disposer de données consolidées. "Néanmoins la DREAL ne dispose pas de la méthodologie détaillée utilisée lors de cette enquête, qui mérite d’être expertisée. Elle est en attente des prochains résultats des contrôles qu’elle a diligentés. Ils seront rendus publics au fur et à mesure de leur interprétation et de leur validation", assure la préfecture.
Pollution à Pierre-Bénite : surveillance renforcée autour d'Arkema et Daikin
Par ailleurs, le préfet de région signera et publiera prochainement "des arrêtés prescrivant une surveillance renforcée des PFAS dans les process des usines Arkema et Daikin et leurs rejets liquides, avec une transmission périodique des bilans à l’inspection des installations classées".
Selon la préfecture, ces arrêtés sont destinés à mieux comprendre les flux de substances et donc de mieux lutter contre les contaminations.
"Une phase contradictoire préalable, prévue par la réglementation, est en cours", précisent les pouvoirs publics, qui préparent à une échelle plus large la déclinaison pour juin 2022 sur le bassin Rhône-Méditerranée, de l’arrêté du 26 avril 2022 du ministère de la Transition écologique complétant les substances dangereuses à surveiller dans les masses d’eau (dont les PFAS).