10 000. C'est le nombre d'embauches, en 2020, dans le secteur du génie énergétique, en Auvergne-Rhône-Alpes (en comparaison, sur le même territoire et la même période, on compte un peu plus de 9 000 embauches sur l'électricité en bâtiment). Pôle emploi, de son côté, a publié 4 500 offres en 2019 et 4 300 en 2020. Ces chiffres devraient augmenter en 2021, avec la reprise économique.
Le génie énergétique recrute dans tous les métiers
Il faut dire que "dans notre secteur, le chômage n'existe pas !", explique Nicolas Schmunck, chargé de recrutement chez Dalkia en région Centre Est (Auvergne-Rhône-Alpes Bourgogne), filiale d'EDF et producteur de services et d'efficacité énergétique. Actuellement, 70 postes sont à pourvoir dans la région et 500 postes environ au niveau national.
"Nous recherchons principalement des techniciens d'exploitation et de maintenance, mais aussi des ingénieurs études et/ou travaux, des commerciaux. Nous recrutons sur tous les métiers : chauffage, ventilation et climatisation, indique Nicolas Schmunck. Nos métiers sont présents sur tout le territoire, pas uniquement dans les grandes agglomérations. Par exemple, nous recrutons plusieurs techniciens à Montluçon, à Vichy et au Puy-en-Velay".
"Dans les métiers de la maintenance, nous constatons un déficit de vocations. Il est vrai qu'ils impliquent un certain nombre de contraintes, notamment des astreintes et des déplacements", explique Vincent Mc Coy, chef de projet du secteur Énergie à Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes.
Plus généralement, les métiers de la maintenance souffrent d'un déficit d'image. Et pourtant, les avantages ne manquent pas : salaires attractifs, opportunités d'évolution et métiers d'avenir qui ont un sens car ils permettent d'œuvrer pour la planète.
Créer des vocations
Or, "parfois, par manque de main d'œuvre, certaines entreprises peinent à honorer des contrats", regrette Vincent Mc Coy. Comment, alors, résoudre cette difficulté ? "Nous localisons les besoins en recrutement, en travaillant avec nos 737 conseillers entreprise en Auvergne-Rhône-Alpes", explique Vincent Mc Coy. Et puis, "nous agissons également sur l'attractivité du métier. Nous voulons créer des vocations" poursuit-t-il.
Comment ? En travaillant avec les branches professionnelles et en organisant différents événements. Par exemple, mardi 15 juin, se tenait, à Grenoble, la "journée dédiée à l'énergie", mise sur pied avec la Mission Locale, et à laquelle Dalkia Centre-Est a participé. Au programme : webinaire, atelier découverte des métiers et job dating.
"Grâce au Plan Investissement dans les Compétences (PIC), Pôle emploi finance également près d'une quarantaine de sessions de formations en installation et en maintenance climatique sur l'ensemble de la région", ajoute Vincent Mc Coy.
Dalkia, de son côté, propose plusieurs formations internes dont l'une peut se faire en un an et est accessible à partir du CAP. Il y a également les différentes actions menées avec Pôle emploi. Notamment la POEC (Préparation Opérationnelle à l'Emploi Collective) qui permet à des demandeurs d'emploi de bénéficier d'une formation de trois mois avec une phase d'immersion dans l'entreprise. Cette solution concerne principalement les niveaux infra bac.
Former aux savoir-faire… et aux savoir-être !
L'objectif de ces différentes opérations est clair : orienter les demandeurs d'emploi vers les métiers de l'énergie. "On essaie également d'agir sur le transfert des compétences de professionnels qui travaillent dans des filières en perte de vitesse, comme certaines branches de la métallurgie, vers des filières dynamiques telles que le génie énergétique", explique Vincent Mc Coy.
Certaines compétences, comme la rigueur et l'attention portée à la sécurité, sont transposables d'une filière à l'autre. Pour Nicolas Schmunck, deux autres qualités sont indispensables pour travailler dans le génie climatique : l'envie d'apprendre et le sens du service. Une des raisons pour lesquelles Pôle emploi inclut des modules de savoir-être dans les formations qu'il finance.
Dalkia et le secteur du génie climatique peu impactés par la crise sanitaire
"Notre activité n'a jamais vraiment baissé", explique Nicolas Schmunck, chargé de recrutement chez Dalkia Centre-Est. La filiale d'EDF intervient dans différents secteurs qui ont poursuivi leur activité pendant la crise : le domaine hospitalier, l'habitat collectif, fortement occupé en raison de la généralisation du télétravail, l'industrie (laboratoires pharmaceutiques) et l'industrie traditionnelle, pour qui les besoins en recrutement sont restés peu ou prou les mêmes.
Résultat : Dalkia a procédé au même nombre de recrutements (CDI, mobilité interne et alternance) en 2020 (317) qu'en 2018 (310) ou 2019 (331). Et on constate déjà une hausse de 30 % sur le début de l'année 2021, liée en grande partie au développement des activités de Dalkia.