Sixième génération d'une lignée apparue en 1982, la nouvelle Corsa, dite Corsa F en interne, repose sur la plate-forme modulaire CMP « made in PSA », récemment étrennée par la Peugeot 208. Pour autant, pas question de supputer le moindre clonage car, à l'instar des Crossland X et Grandland X déjà architecturés selon ce principe, la nouvelle Corsa se pare d'une silhouette bien à elle, effilée et harmonieusement modelée. Plus longue de 4 cm, et abaissée d'un peu plus par rapport à sa devancière, cette gracieuse 5 portes râblée de 4,06 m hors tout se révèle également allégée d'un bon quintal, notamment grâce à un capot en aluminium. Un aérodynamisme affiné à 0,29 de Cx couronne le tout.
À bord, deux grands gabarits se logent correctement aux places arrière, alors qu'avec 309 litres (extensible à 1 118 l.), le coffre paraît accueillant pour une citadine, malgré un seuil d'accès relativement haut. Élancée, épurée et de bonne qualité constitutive, la planche de bord est superbe avec son écran central orienté vers le conducteur. De 10 pouces sur les meilleures versions, il introduit alors une connectivité maximale. Mais l'équipement standard de la Corsa de base ne démérite pas en intégrant déjà feux de jour à LED, freinage automatique d'urgence avec détection piéton, maintien dans la voie, détecteur de fatigue, ou reconnaissance des panneaux. Une finition intermédiaire Edition fait tampon avec les hauts de gamme Elegance, orienté luxe, et GS Line, d'inspiration sportive et riche, en exclusivité, de 3 modes de conduite et d'une suspension affermie. Une version société Business Edition existe aussi.
Dans tous les cas, une liste d'options joufflue respecte la tradition allemande, en permettant d'enrichir chaque version à son gré, hormis le stade de base. Du toit noir ou blanc à l'intérieur cuir, en passant par la connectivité, la vision à 180°, le régulateur de vitesse adaptatif ou le chargeur de smartphone à induction, les possibilités fourmillent. Apanage des hauts de gamme, le Pack Vision Matrix (550 €) démocratise les feux LED adaptatifs qui permettent de rouler plein phare sans éblouir les autres.
Enfin, sous le capot se dévoilent les derniers 3 cylindres essence de PSA : 1.2 atmosphérique 75 ch boite 5 vitesses (dès 14 600 €), et variante Turbo de 100 ch, soit en boîte 6 vitesses (16 800 € en Edition) ou en automatique 8 rapports (19 000 €, en Edition). Son pendant 130 ch reste en boîte auto comme en GS Line (22 100 €). Un 1.5 Diesel 100 ch boîte 6 vitesses est également de la partie (à partir de 18 600 €). Mais une version tout électrique de 136 ch avec batterie 50 kWh arrivera prochainement (30 650 € en Edition).
Au volant du plus fougueux 1.2 Turbo 130 ch bva8 GS Line, difficile de ne pas être impressionné par l'homogénéité comportementale tangible et omniprésente qui se constate déjà dès les premiers kilomètres. Très douce en mode de conduite Normal, la direction, précise, se durcit à peine en mode Sport. En revanche, les accélérations s'en trouvent passablement avivées, ponctuées d'une sonorité moteur alors plus sportive, mais globalement discrète. Les 8 rapports de la boite auto conventionnelle exploitent finement les 230 Nm du couple maxi pour donner du nerf à cette citadine nerveuse (8,7 secondes 0-100 km/h). Et en se faufilant avec aisance et assurance dans les enchaînements de virage les plus serrés, la petite traction avant d'Opel en devient carrément bluffante, maîtrisant aussi bien prise de roulis et piège des chaussées mouillées. Le tout avec un réel confort d'amortissement, y compris sur les routes bosselées, et sans altération de la trajectoire.
Si les qualités dynamiques du 100 ch boîte 6 vitesses s'inscrivent dans le sillage du 130 ch, l'exécution Elegance s'avère à la fois un peu plus bruyante et un peu moins bien posée sur son cap lorsqu'on la mène avec vivacité.
Mais, dans les deux cas, la consommation aux allures plus civiles se tient aussi bien que les émissions de CO2, qui échappent pour le moment à tout malus.
Fabriquée à Saragosse, en Espagne, dans l'usine dédiée à ce modèle depuis son origine, la dernière Corsa remplace non seulement sa devancière au catalogue, mais aussi les plus petites Adam et Karl, pas reconduites, conséquence directe du encore récent passage d'Opel de General Motors au groupe PSA.