Le festival de musiques électroniques Nuits sonores, célèbre à Lyon et bien au delà, s’est tenu entre mercredi 25 et dimanche 29 mai. Les organisateurs avaient décidé d’agir cette année "pour un festival plus safe".
Depuis plusieurs semaines, les événements festifs sont en effet confrontés à des vagues de piqûres sauvages et d’agressions sexuelles. Ce triste effet de mode explose dans les grandes villes en France et dernièrement, plusieurs cas à Lyon ont été signalés – notamment au Transbordeur et au Ninkasi Gerland.
Face à l’inquiétude des festivaliers, l'association Arty Farty avait mis en place plusieurs dispositifs de prévention contre toute forme d’agressivité, de manière à ce que l’événement se déroule le plus sereinement possible.
Les Nuits sonores enregistrent un bilan positif de ce côté, puisqu’aucune alerte à la seringue n’a été déclarée. "Aucun cas avéré ne nous a été remonté", souligne-t-on du côté de l'organisation.

Un renfort sur la fouille à l’entrée de Nuits sonores
Pour lutter contre les cas de piqûres sauvages, Arty Farty avait renforcé ses fouilles à l’entrée du festival pour les plus de 9 000 participants inscrits par journée et les 4 500 participants par soir. "Les équipes de sécurité ont été briefées sur ce sujet-là", a souligné l’organisateur.
Durant toute la durée du festival, les huit collectifs ont œuvré dans la prévention des différents risques : agressions sexuelles, sensibilisation pour la réduction de risque des transmissions d’IST, ou encore harcèlement.
À cet effet, Nuits sonores avait décliné sur son site internet une rubrique "Pour un festival plus safe", où l’on retrouvait les diverses assocaitions à l'oeuvre (Act Right, Avenir Santé, Café Rosan Censored, Consentis, Pause Diabolo, Safer et Safe Women Walk Lyon) sur les trois sites du festival. Aux anciennes usines Fagor-Brandt, où tout un espace était dédié à la prévention, mais aussi au Heat, ainsi qu’au Sucre et à la Sucrière.
Nolwenn Vallin, chargée de la médiation chez Arty Farty, précise que "quatre collectifs ont tourné durant les Days, en plus de la Croix Rouge et des sapeurs-pompiers." Au troisième jour de festival, on relevait 20 personnes prises en charge mais aucune suspicion de piqûre.

Une prévention réussie pour Nuits sonores
Chaque association disposait de son propre objectif de prévention. Pour Pause Diabolo, créée en 2005, il s’agissait d’une première aux Nuits sonores.
"Que ce soit pour les usagers de drogues, des pratiques sexuelles, on va distribuer du matériel propre et à usage unique, comme des Roule ta paille, des préservatifs, des capotes de verres, des bouchons d’oreille, ainsi que des prospectus de sensibilisation", précise la bénévole Myriam Boudjelthia.
Décrite comme la "seule association présente en matière de réduction de risques aux Nuits sonores", ce collectif sillonne les événements festifs de la périphérie lyonnaise. Ils circulent en équipe de quatre, tout comme le collectif Safer, dispositif visant à réduire le harcèlement sexiste et les violences sexuelles.
En plus d’être une équipe de bénévoles sensibilisée à la réduction des risques, Safer dispose une application d’alertes. Mais pour Romane Coste, cette dernière n'est pas très "intuitive pour les usagers des appareils Apple".
Cette application sert à localiser la personne en situation d’alerte et nous le prenons directement en charge.
