Novasep ne se vide-t-il pas de sa substance en cédant ses activités d'équipements de chromatographie à l'Allemand Sartorius et de production de vecteur viraux à l'Américain Thermo Fischer ?
"Pas du tout. Après ces opérations, le périmètre de Novasep n'est pas impacté de façon aussi importante que pourrait le laisser penser le montant de ces deux cessions (Ndlr : 875 M€). Ce sont en effet les deux plus petites activités du groupe qui sont concernées et Novasep pèse encore plus de 300 M€ de chiffre d'affaires et emploie plus de 1 100 personnes."
Pour quelles raisons avez-vous réalisé ces deux cessions ?
"Cela correspondait à notre plan stratégique Rise-2, qui a démarré en 2017 et qui avait pour but de doubler la profitabilité du groupe à l'horizon 2022. Tout en investissant fortement dans la bio et dans l'acquisition de projets pour les petites molécules, nous étions en effet dans l'obligation de nous désendetter.
Une fois ces deux cessions définitivement actées par les autorités de la concurrence, nous aurons entièrement remboursé notre dette obligataire et réalisé notre plan Rise-2 avec deux ans d'avance. Nous serons donc en mesure de lancer une nouvelle dynamique."
"Nous allons entrer dans le temps des acquisitions"
C'est-à-dire ?
"Nous connaissons déjà la direction que nous entendons prendre, mais il nous reste à coucher ce nouveau plan stratégique sur le papier. Mais d'ores et déjà, je peux vous indiquer que cette nouvelle feuille de route nous amènera à nous redéployer dans la petite molécule.
Après avoir réalisé des cessions, nous allons entrer dans le temps des acquisitions, notamment pour nous redéployer dans des géographies où nous ne sommes pas encore présents."
© DR / Michel Spagnol : "Cette nouvelle feuille de route nous amènera à nous redéployer dans la petite molécule."
Cap sur les Etats-Unis ?
Les États-Unis par exemple ?
"C'est en effet une hypothèse que nous allons étudier. Les CDMO (Ndlr : entreprise sous-traitante ou d'externalisation dans la fabrication de produits pharmaceutiques) américains ont reçu beaucoup d'argent ces derniers temps et ne pas avoir d'unité de production dans ce pays, comme c'est notre cas, ou des actifs de développement sur place constitue un handicap."
Est-ce que de nouveaux développements sont envisageables sur vos sites français et notamment sur celui de Chasse-sur-Rhône ?
"Oui, nous allons continuer à renforcer nos actifs en France et nous allons donc poursuivre nos investissements. Le site de Chasse-sur-Rhône sera bien évidemment concerné, car il représente à mes yeux celui qui est, par excellence, le plus versatile du groupe en termes de technologie.
Et notre seule raison d'être en tant que CDMO français réside dans cette capacité à installer des technologies différenciantes, comme c'est le cas sur ce site en particulier."