C'est la relève du théâtre qui vient. Cette jeune génération qui bouscule les codes et met un coup de pied dans la fourmilière, qui requestionne l'essence du théâtre et son rapport au monde. La relève ici s'appelle Lorraine de Sagazan et prend la figure d'une jeune femme engagée qui adapte, à sa façon deux pièces du répertoire nordique, "Démons" de Lars Noren et "Une maison de Poupée" de Henrik Ibsen.
Deux pièces qui se répondent comme en miroir d'autant que la jeune femme a tout bousculé pour parvenir à ses fins, à savoir produire un théâtre vivant qui permette de « faire résonner l’émotion et la violence qui se dégagent aujourd’hui (du) texte. Le théâtre est un art au présent. Je crois qu’on parle aussi de spectacle vivant parce qu’un spectacle parle aujourd’hui et doit résonner aujourd’hui comme s’il venait de s’écrire ».
Elle a donc réécrit des passages des pièces, pris le parti d'inviter les spectateurs à être les témoins à la place du couple de voisins censé être témoin dans "Démons" et à inverser les rôles des deux personnages principaux de "Une maison de poupée", posant ici non seulement la question de la femme dans la société, mais aussi de ses rôles assignés et de leur évolution. Il faut dire que de Sagazan a été à bonne école, elle qui a été l'assistante d'Ostermeier sur "Le mariage de Maria Braun" ainsi que de Castellucci.
Une belle école pour se préparer à la mise en scène, réfléchir aux modes de représentation, et questionner le théâtre aujourd'hui. Avec « L’obsession d’une situation et d’un jeu sans cesse au présent. Un travaill de mise en scène (..) très axé sur la place à donner aux spectateurs pendant une représentation et sur la nécessité de raconter les êtres humains de notre époque, leur difficulté à exister, à vivre ensemble ». CQFD. À vérifier sur pièces !
G.V.P
Nuits de Fourvière, Théâtre de la Renaissance, 9 et 10 juin, www.nuitsdefourviere.com