Presque vingt-cinq ans que No one is innocent bouscule les codes du métal français à grands renforts de riffs endiablés, textes ciselés et prestations scéniques incarnées… Les dignes successeurs de Black Sabbath peuvent se targuer d'entretenir une carrière tumultueuse et bien remplie, marquée par les succès, les coups de gueules et les coups de sang. Trois ans après la déferlante Propaganda, le quintet revient en forme… et il est toujours aussi en colère. Ne perdant ni sa vindicte, ni sa fougue, il livre avec Frankenstein un opus abouti, dans la parfaite prolongation de son prédécesseur qui, lui, sonnait comme un retour aux sources.
Pendant presque un an et demi, Kemar, chanteur, Popy et Shanka, guitaristes, se sont livrés à un beau travail d'écriture autour des monstres modernes. Toujours aussi justes, les textes ciblent cette fois la spéculation boursière (À la gloire du marché), l'interventionnisme occidental (Frankenstein), le burn-out (Desperado, aux diables élans « Rageagainstthemachinesques »), les partis politiques démagogues (Hold up au nom du peuple) ou encore l'abominable Donald Trump (What the fuck). Et entre deux K.O. – on aime particulièrement Ali (King of the Ring), bel hommage au grand Cassius Clay –, le groupe sait aussi mettre sa rage en sourdine : Nous sommes la nuit, Les revenants… Un peu de tendresse dans ce monde de brutes !
Fidèles à leur ADN, les Parisiens reprennent les codes qui ont fait leur renommée. Résolument metal, un peu punk aussi, c'est énergique, groovy et hargneux à souhait. Du No One pur jus qui – foi de connaisseur – ne s'apprécie jamais mieux que sur scène.
Mardi 27 novembre à 19 h
Ninkasi Gerland Kao
www.ninkasi.fr