Car là est la vraie question, à savoir : authentique ou pas ? Dans le dossier étoffé constitué au fil du temps par les différents propriétaires et complété des recherches entreprises par Nicolas Dugoujon, expert lors de cette vente, on apprend que ce chapeau aurait été ramassé, après la bataille de Waterloo et la fuite de Napoléon, par le capitaine de Dragons, Baron Arnout Jacques van Zuijlen van Nijevelt.
Chapeau de Napoléon estimé 30 000 / 40 000 euros
Tenu pour trophée de guerre des plus prestigieux, ce chapeau de forme traditionnelle dite « à la française » deviendra à la mort du capitaine la propriété de son piqueux qui le cédera lui même par héritage à son coiffeur Monsieur Jean Koseph Baudelet. Suivent différents légataires jusqu'à cette vente aux enchères de 1976 chez Ader Picard Tajan, avant de devenir le bien de l'actuel légataire par descendance. Un tracing donc très clair avec de nombreuses preuves de propriété comme ce catalogue de l'Exposition Internationale de Bruxelles en juin 1897 dans lequel le chapeau est répertorié au N° 32 des objets exposés lors de cette manifestation.
Côté technique, tout correspond. La matière : le feutre dit « castor noir », l'absence de basane à savoir un cuir de chèvre auquel l'Empereur était allergique, la taille du tour de tête intérieur en 58 correspondant bien aux modèles déjà connus tendent à prouver que ce chapeau était bien l'un des 120 portés par l'Empereur, selon l'estimation des historiens, et dont à ce jour seuls 19 ont été répertoriés. Estimé entre 30 000 et 40 000 €, il autorise toutes les attentes en matière d'enchères au vu du prestige de Napoléon aussi bien sur le plan national qu'international.
Hommage à Jacques Truphémus
On peut effectivement parler d'hommage, le 19 juin sous le marteau de Maîtres de Baecque & Associés, avec la dispersion d'une collection exceptionnelle de 35 tableaux du peintre lyonnais Jacques Truphémus (1922-2017), collection qu'on peut qualifier d'idéale patiemment constituée par un proche et ami du peintre entre 1958 et 1986.
Toutes les périodes et inspirations de l'artiste sont en effet au catalogue, précise Damien Voutay, expert, comme ces fééries chromatiques caractéristiques de la période sanziste de la fin des années 50, les paysages et villes des années 60, les plages et ports du Nord ou plus tard les verrières et cafés lyonnais des années 70, mais aussi ces rares fleurs et natures mortes qui inspireront Jacques Truphémus sur la fin de sa carrière.
Cette vente est sans aucun doute une occasion toute particulière d'acquérir pour quelques milliers d'euros une œuvre de celui qui restera dans la mémoire collective lyonnaise mais également hors de nos murs comme un de nos plus grands artistes du XXe siècle.
De Baecque & Associés, lundi 18 juin et mardi 19 juin à 14 h 30 - Catalogue complet et horaires d'expositions sur www.debaecque.fr
David Bowie et Cie chez Bremens & Belleville
Tout autre sujet le dimanche 17 juin sous le marteau de Maîtres Bremens et Belleville puisque seront dispersées aux enchères deux guitares dites classiques. Pas de marques prestigieuses du style Ramirez ou Torres pour ces deux instruments mais une particularité peu commune vu qu'elles ont été signées par plus d'une quarantaine de célébrités de la scène rock, folk et jazz mais aussi de la chanson francophone.
Leur histoire est celle de deux instruments habillant les murs du bar et mis à disposition des visiteurs musiciens séjournant à « La Cour des Loges », prestigieux hôtel du Vieux Lyon fort apprécié des artistes. Un verre, deux verres, quelques riffs et arpèges avant une poignée de mots ou une simple signature apposés entre 1980 et 2000. Et quand on parle de signatures, amateurs d'autographes tenez vous bien, car on peut lire celles de David Bowie, Bruce Springsteen, Bono, Sting, Willy Deville, Jimmy Page, Lenny Kravitz, Dire Straits, Joan Baez et autres stars du rock et du folk, tandis que plus « chanson francophone », on retiendra celles de Johnny Halliday, Eddy Mitchell, Jacques Dutronc, Maxime Le Forestier ou encore Céline Dion, rien que ça et pour ne citer qu'eux ! Estimation entre 6 000 et 8 000 €, mais on peut s'attendre à une belle surprise.
Bremens et Belleville, dimanche 17 juin à 15 h - Catalogue et horaires d'expositions sur interencheres.com / Bremens Belleville