Nabucco est le premier grand succès de Guiseppe Verdi, encore tout jeune compositeur. Il est également considéré comme l'Opéra des opéras, avec son grand chœur martial, qui reprend la place du choeur antique.
Alors que Verdi pense abandonner la musique, l'imprésario de la Scala de Milan, Bartolomeo Merelli, lui donne le livret de Temistocle Solera, inspiré de la pièce de théâtre Nabuchodonosor d'Auguste Anicet-Bourgeois et Francis Cornu. Il se met au travail et l'année suivante, l'opéra est présenté à la Scala de Milan, remportant un succès colossal qui éclipse tous ses contemporains.
Il faut dire que l'histoire de l'oppression du peuple hébreu par le roi de Babylone fait directement écho à la situation politique dans cette région de la péninsule, alors sous domination autrichienne. D'ailleurs l'air du choeur au troisième acte « Va pensiero », devient un hymne à la liberté et a plusieurs fois été proposé comme hymne national sans jamais le devenir.
Tellement connu que d'aucun.es ne savent même pas que c'est extrait de Nabucco. Il faut dire que Verdi est l'un de ceux qui domine l'opéra, encore aujourd'hui. Maître incontesté du romantisme italien, il a imposé un style qui fait toujours le succès de ses œuvres.
Il sera servi ici par une distribution exemplaire, avec Léo Nucci, un spécialiste du rôle, en Nabucco, Anna Pirozzi, étoile montante du chant italien dans le rôle (vocal) extrêmement difficile d'Abigaille, Riccardo Zanellato, habitué de la scène lyonnaise, en Zaccaria, le ténor Massimo Giordano tenant le rôle d'Ismaël, et Enkelejda Shkoza en Fenena. Sans oublier la direction, assurée par le fougueux chef arrivé la saison dernière, Daniele Rustioni, qui devrait donner la mesure de son talent, d'autant qu'il est considéré comme l'un des spécialistes de ce répertoire et qu'il fait souvent montre d'une belle vitalité et d'un enthousiasme presque juvénile.
Auditorium, 5 et 7 novembre, www.opera-lyon.com