La première exposition, au premier étage du Musée d’art contemporain (MAC) de Lyon, est une plongée passionnante dans les collections (fournies) du musée et le premier volet d’un diptyque articulé autour du corps. Le visiteur (re)traverse quarante ans d’art contemporain, avec notamment des performances qui ont fait date dans l’Histoire de l’art.
L'art de la vidéo s'expose au Musée d’art contemporain de Lyon
Ainsi de la vidéo de Marina Abramovic et Ulay, Incision (1978), acquise en 1999, après que les deux artistes, séparés, décident de reprendre l’essentiel des enregistrements de leurs performances et que le Van Abbemuseum d’Eindhoven et le MAC les acquièrent. Ou de la vidéo de Bruce Nauman, Bouncing in the Corner N°1 (1968), autre pionnier de la performance.
Revoir Cinema métaphysique : Nos. 2,3 and 4 (1967-1972) de Nam June Paik, l’un des précurseurs de l’art vidéo est toujours aussi réjouissant tout comme les œuvres de jeunesse de Ben ou les délires de Henri Ughetto qui font terriblement écho avec l’univers des artistes installés au deuxième étage du musée, Nathalie Djurberg & Hans Berg.
On y découvre également des acquisitions récentes du musée, comme une grande aquarelle et acrylique de Edi Dubien, exposé entre deux confinements à l’Orangerie du parc de la Tête d’Or, ou quelques clichés de Delphine Balley à l’étrangeté toujours déroutante.
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A Lyon, une singulière exposition de films en stop-motion
Le deuxième étage du MAC nous plonge dans un univers tout aussi énigmatique et parallèle, composé de créatures bizarres et de corps difformes et désarticulés. Le visiteur entre dans une salle sombre peuplée de légumes géants, une carotte en piteux état pendue au plafond, une pomme de terre et un oignon en train de germer, qui abritent des films d’animation complètement déjantés cultivant l’ironie, l’humour macabre et l’ambiguïté.
Ces films réalisés en stop-motion, à partir de figurines que réalise Nathalie Djurberg en argile et plasticine, explorent les obsessions, les désirs inavoués, les pulsions au travers de personnages issus de contes ou de symboles. Selon les mots de la commissaire d’exposition, Marilou Laneuville "l’artiste explore ce qui la trouble elle-même, afin de mieux le comprendre." La bande-son composée par Hans Berg contribue pleinement à cette singularité, entretenant un dialogue avec les images, une réponse émotionnelle à celles-ci.
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MAC de Lyon : un film inédit pour "rendre visibles les réponses émotionnelles"
A l’instar de l’œuvre installée au troisième étage, INTERFEARS, un film inédit de l’artiste danois Jesper Just, coproduit par le MAC, qui met en scène la topographie émotionnelle de l’acteur américain Matt Dillon capturée par une machine IRM.
Dans un espace en forme d’amphithéâtre, le public peut se poser, pour découvrir un film contemplatif qui plonge dans les méandres mentaux de l’acteur. Porté par la symphonie N°5 de Mahler, il tente de rendre visibles les réponses émotionnelles, simulées ou réelles. Tout un programme !
Infos pratiques
Jusqu’au 9 juillet. Plus d'infos : mac-lyon.com.