«Un très joli moment d'émotion et de plaisir que cette prise de fonction pour la nouvelle bâtonnière, d'autant plus fort qu'il s'est déroulé dans un lieu chargé d'histoire, l'ancienne prison Saint-Paul aujourd'hui Université catholique UCLY».Avec son expérience de six années au conseil de l’ordre et son année de bâtonnier élu, l’avocate en droit de la famille connaît bien le barreau de l’intérieur. Elle insiste d’emblée sur le travail collectif nécessaire en son sein, mais également à l’endroit des clients justiciables. Le ton est donné pour les désormais 3 103 robes noires, mais aussi les trente-huit commissions de travail, dont 28 portant uniquement sur des préoccupations pures de droit. « Les avocats doivent se fédérer, se sentir proches et s’approprier le barreau. C’est fondamental ». On aura compris que cette communication a pour base le conseil de l’ordre, les commissions et leurs présidents, afin d’étayer un maillage déjà existant. Exit donc les clivages entre les différents domaines d’intervention, alors qu’aujourd’hui les justiciables ont besoin d’un accompagnement beaucoup plus important et de pluridisciplinarité pour résoudre leurs préoccupations.
Ainsi un chef d’entreprise en période de divorce a-t-il besoin d’assistance dans les domaines de la famille, de la fiscalité, du droit des sociétés, mais aussi du patrimoine. Pluridisciplinarité et travail en commun lui sont donc profitables. Quant à l’avenir d’une profession qui semble se paupériser (1 avocat sur 5 argue de revenus inférieurs à 20 000 €), il est nécessaire qu’elle développe de nombreux et nouveaux champs d’activité, en particulier à l’endroit des entreprises. « Il existe des besoins qui ne sont pas encore couverts ».
Des modes amiables et apaisés
Ces mêmes clients sont par ailleurs de plus en plus sensibles aux modes amiables de règlement des différents, avant d’aller devant le juge. Signe des temps pour une justice qui souvent interpelle. La profession d'avocat s’est largement appropriée ces modes apaisés, avec garantie déontologique et égalité devant la justice ! Autant de remarques qui démontrent que les avocats sont bien présents dans le conseil. Ceci étant avéré pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises. Aujourd’hui, plus de 90 % des PME et TPE sont ainsi satisfaites de leur avocat, tout en abondant vers les solutions amiables et en approuvant la transparence.
L’international, vecteur de communication
Lyon et sa métropole bénéficient d’une belle exposition internationale. Quant au barreau, il jouit de la richesse de nombreux jumelages, pour ne citer que Philadelphie, la Pologne ou encore les proches pays européens. Pour Me Junod-Fanget, cette dimension internationale est une véritable opportunité pour faire vivre le barreau. Et si l'on cherchait une preuve tangible, prenons pour exemple l'implication forte de nombreux confrères. « Au même titre que l’on doit avoir le réflexe modes amiables, il faut avoir le réflexe international, en particulier lors de nos divers colloques », stipule le nouveau bâtonnier.
La nouvelle maison des avocats
Située sur le site des anciennes archives départementales, à proximité du palais de justice, cette maison des avocats regroupera, début 2018, le barreau, l’école des avocats Edara et la Carpa. « Ce rapprochement avocats/élèves est magnifique. C’est plus qu’un symbole », note-t-elle en pensant déjà aux futurs et jeunes avocats qui pourront côtoyer leurs aînés et faire du coworking. Toujours dans l’esprit du travailler ensemble !
Au travers de ces propos, on aura compris que Me Laurence Junod-Fanget, avec le conseil de l’ordre, ne manque pas de fers au feu, comme en témoigne la foultitude de projets en gestation. Néanmoins, ses préoccupations concernent encore et toujours l'humain. L’écoute et l’accompagnement des clients, particuliers ou entreprises avec une approche résolument amiable et apaisée, le développement de nouveaux champs d’activité, mais aussi l’extériorisation du barreau en particulier grâce à l’international, sans oublier les 3 103 robes noires qu’elle incite à davantage de travail collectif, tout en restant au contact des réalités, constituent autant de batailles à mener. Ensemble. Et de conclure : « Ne disons pas JE, mais NOUS ».
Michel Godet
https://youtu.be/iuepHQKOZ_Q