L'espionne sulfureuse est porteuse de tous les fantasmes tout comme la danseuse qui se prétendait sacrée et qui fut l'une des premières à se dévoiler réellement sur une scène, alors qu'elle a sans doute été manipulée par les services secrets français et allemands. Ce fut surtout une sacrée aventurière qui n'avait pas froid aux yeux et qui était prête à tout pour vivre comme elle l'entendait.
Centenaire de sa mort (elle fut exécutée par l'armée française le 15 octobre 1917) oblige, sa ville natale, Leeuwarden, Pays-Bas, organise une grande expo qui lui rend hommage et lève quelques voiles sur sa mystérieuse vie. Jean Lacornerie, le directeur du théâtre de la Croix-Rousse, a également sauté sur l'occasion pour lui rendre hommage à sa façon, en imaginant non pas un biopic mais un récital qui évoquerait subtilement cette figure devenue légendaire.
En réunissant sur la scène la pianiste Claire Chevallier, spécialiste de la pratique historique qui joue sur un piano d'époque et la splendide soprano Claron Mc Fadden, il a concocté un mélange de poèmes et chansons de cabaret réunissant des œuvres de Claude Debussy, Jules Massenet (qui fut un grand admirateur de Mata-Hari), Erik Satie, Maurice Ravel qui esquisse le portrait de cette femme splendide et insaisissable.
Le récit du docteur Léon Bizard, incarné à l'image par l'acteur néerlandais Josse De Pauw fait office de fil conducteur tandis que la voix de Claron McFadden répond par les sensations que Mata Hari a pu éprouver lors de sa dernière nuit en vie. Co-produit par le Singel d'Anvers, Façade : Les derniers jours de Mata Hari promet un étonnant voyage dans la vie de celle qui a inventé sa biographie et qui symbolise à merveille la femme fatale...
Théâtre de la Croix-Rousse, 1er et 2 décembre, www.croix-rousse.com