Le coup d’arrêt constaté à partir de la rentrée 2022 sur le marché de l’immobilier résidentiel, aussi bien dans la métropole lyonnaise que sur l’ensemble du territoire régional, devrait se prolonger cette année. "La baisse d’activité devrait même se renforcer au premier semestre 2023", confirme Yann Gérard, directeur régional du groupe lyonnais Adéquation.
Adossée sur les chiffres officiels de l’année écoulée, cette analyse est corroborée par la Fnaim. "À fin octobre 2022, le cumul des ventes s’inscrivait en effet en baisse de 5,8 % dans le département du Rhône", souligne Pascal Pancrazio, le président de la Fnaim du Rhône. "Après un fort rebond post-covid en 2021, la baisse des ventes en promotion immobilière a impacté toute la région", abonde Yann Gérard. Les ventes reculent en effet de 17 000 à 14 000 en 2022.
Et rien ne laisse imaginer pour l’heure que la courbe va s’inverser à court terme. Les chiffres des mises en vente reculent en effet et les autorisations de mise en chantier suivent la même trajectoire descendante. "Le nombre de permis de construire autorisés a reculé et celui des chantiers qui ont démarré également", confirme le directeur régional d’Adéquation. En région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de logements autorisés s’écroule littéralement au premier semestre 2022, passant de pratiquement 75 000 à légèrement plus de 55 000.
La flambée des prix immobiliers semble enrayée
Bien qu’aucun chiffre ne le démontre, il est fort probable que les demandes de permis déposées aient également chuté. Néanmoins, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, l’offre disponible est aujourd’hui supérieure au nombre des ventes. "Cela ne signifie pas qu’il y a eu une offre en augmentation, mais plutôt que la chute des ventes est exceptionnelle", ajoute-t-il.
Sur le territoire de la Métropole de Lyon, ce sont les deux communes centrales qui enregistrent les moins bonnes performances, avec un recul des ventes nettes qui culmine à plus de 23 %. Dans le même temps, les communes périphériques souffrent moins, enregistrant respectivement des baisses des ventes nettes de 9,2 % à l’ouest et 12,5 % à l’est. Par ailleurs, la courbe des prix semble enfin en voie de stabilisation.
Immobilier : la baisse des prix dans le Rhône est bien réelle
Continuellement haussiers depuis 2015 (+ 3,1 % par an), les prix dans le neuf ont encore fortement augmenté entre 2021 et 2022 à Lyon, mais ont enregistré un coup de frein l’année dernière.Dans l’ancien, ils ont également augmenté, et même plus vite qu’à Paris au cours des quatre dernières années, mais cette course vers les sommets semble terminée, à l’échelle de l’agglomération lyonnaise. Pour 2023, le nouveau président de la Fnaim du Rhône estime d’ailleurs que la baisse de prix pourrait s’établir entre 5 et 10 % selon le secteur, l’année de construction, l’état général des biens...
