C'est un ouvrage écrit par un médecin tropicaliste dans les années 80 qui a donné l'idée à Thierry Bordereau pour sa dernière production, Survivre, comment vaincre en milieu hostile.
Ce comédien bien connu des Lyonnais devenu metteur en scène et directeur du théâtre Jean Vilar de Bourgoin-Jallieu a longtemps joué pour d'autres avant de passer de l'autre côté de la barrière. En découvrant l'envers du décor, la vie de bureau, il s'est souvenu de ce livre et l'envie lui est venue de monter un spectacle.
Créé en avril dernier au théâtre Jean Vilar, Survivre en milieu hostile aborde des sujets graves par le biais de l'humour et de la parodie, comme à son habitude. C'est l'histoire d'un agent de voyage spécialisé dans les propositions extrêmes qui trouve refuge par téléphone auprès d'une aventurière qui l'appelle à l'aide.
En effet, c'est comme si les éléments déchaînés s'étaient invités dans son bureau pour le déboussoler plus encore, alors qu'il est déjà au bord du burn-out et de la dépression sévère. Commande de Bordereau à l'auteure, poétesse et plasticienne Sarah Bahr, qu'il avait remarquée en 2012 aux journées de Lyon des auteurs de théâtre, ce texte aux accents rafraîchissants (Sarah Bahr est allemande et manie la langue à sa façon) nous plonge dans la dilution d'un homme auquel tout échappe.
Porté par trois comédiennes et comédiens, il « se veut une forme «de conjuration», légère, décalée, joyeuse et maligne pour mettre en jeu notre peur impuissante face à ce qui ne va pas manquer de très mal tourner » ou pas, comme l'écrit le metteur en scène dans sa note d'intention. C'est également une réflexion sur nos vies, écartelées entre le travail et cette injonction à « se réaliser », un puzzle à monter soi-même, en quelque sorte.
Théâtre de la Croix-Rousse, 27 au 30 novembre, www.croix-rousse.com