Il faut savoir que le mot signifie étranger en grec ancien, ou plutôt celui et celle qui ne parle pas la même langue. Au fil du temps il est devenu synonyme de brutalité et de sauvagerie, au point que les terroristes sont considérés comme les nouveaux « barbares ». c'est aussi pour renouer avec ses racines qu'il s'est plongé dans l'histoire du bassin méditerranéen, cette mer qui dit nos appartenances communes, plus ancienne encore que les nations.
C'est ainsi que Hervé Koubi est allé chercher les peuples du nord évoqués dans la Bible, les Celtes et les Saxons qui attaquèrent l'empire romain ou encore les hordes de Vandales, Alamans et autres Huns qui envahirent l'Europe du haut Moyen-Âge, puis les Arabo-musulmans, non pour les faire revivre mais bien pour donner sa lecture sensible « pétrie d'humanité et tenter de rendre attachants ces barbares, qui sont eux aussi nos ancêtres » explique le chorégraphe installé à Brive dans sa note d'intention.
Se déploient devant nos yeux 12 danseurs athlétiques et musclés, tels des guerriers d'un autre temps avec leurs casques rutilants et cornus, se livrant à des danses perdues (et réinventées), des rituels masculins oubliés ou des figures de hip-hop déstructurées. Capoeira, break danse, acrobatie, mais aussi danses de groupe composent un vocabulaire qui fait naître des images propres à chacun.e qui pourront évoquer tour à tour une armée en marche, une parade guerrière, un bas-relief antique ou même une vague qui flue et reflue. Libre aux spectateurs et spectatrices de se laisser bousculer par des tableaux d'une grande beauté plastique et d'une générosité contagieuse.
G.V.P.
Théâtre de Vénissieux, 6 avril, www.theatre-venissieux.fr