Du désir d'horizons est né des expériences du co-fondateur de la Termitière (le seul Centre de développement chorégraphique en terre africaine) lors de ses ateliers dans des camps de réfugiés au Burundi et au Burkina Faso. En effet, si le grand public ne le sait pas toujours, les professionnels le savent, la danse soigne et guérit les blessures profondes de l'âme.
C'est ainsi que depuis plusieurs années la fondation African Artists for development (AAD), en partenariat avec le haut commissariat aux réfugiés utilise la danse comme moyen de reconstruction des populations en détresse sur le continent africain. Avec le programme « Refugees on the move », la fondation a mis en place des ateliers dans les camps de réfugiés de huit pays africains, sur une période de cinq ans.
C'est au retour d'un de ces ateliers au Burundi que Salia Sanou a eu envie de monter Du désir d'horizons, une pièce créée en 2016 qui a cartonné très fort par sa pertinence et sa vitalité et continue son chemin sur les routes de France. Une scénographie toute simple composée de lits de camps et huit interprètes, quatre femmes et quatre hommes, composent l'essentiel de cette pièce qui n'a besoin de rien d'autre.
Sur des thèmes chers à son cœur et déjà évoqués dans de précédents spectacles, tel l'exil, l'altérité, le chorégraphe tisse un spectacle à la fois joyeux et grave, sans tomber dans les écueils que peuvent susciter ce genre de sujet. Ici pointe l'espoir, la joie même qui demeure, à l'inverse de Cap au pire, la pièce de Samuel Beckett, dont le chorégraphe n'a pu obtenir (on se demande bien pourquoi?) les droits, qui a également été déterminante dans la genèse de cet opus remarquable !
Gallia Valette-Pilenko
Maison de la danse, 27 au 29 mars, www.maisondeladanse.com