Le CV et la lettre de motivation passeront peut-être bientôt aux oubliettes. Dans des secteurs où la main d'œuvre se fait rare, les entreprises recruteuses privilégient aujourd'hui les aptitudes et sont prêtes à former leurs nouveaux salariés. Construit autour de cette nouvelle manière d'embaucher, le Village des Recruteurs, co-organisé par Aglaé, la Métropole de Lyon et Pôle emploi, se développe fortement. L'événement, qui a accueilli une centaine d'acteurs de l'emploi avec 5 000 offres, favorise le contact direct. Plus de 8 000 personnes ont participé à ce rendez-vous qui devrait déboucher sur plus de 400 recrutements.
« L'idée du Village des Recruteurs est d'être visible et accessible en plein cœur de l'espace public et de permettre aux RH de parler aux candidats pour juger de leurs compétences et de leur motivation », explique Antoine Tallis, dirigeant d'Aglaé. Le format a séduit la Métropole de Lyon, partenaire de la manifestation depuis sa création il y a 3 ans. « Cette ouverture et cet accès à tout l'écosystème sont intéressants pour les demandeurs d'emploi. Il y a eu une vraie évolution de mentalité des entreprises qui ont appris à recruter autrement. Six entreprises sur 10 regardent d'abord le savoir-être du candidat », souligne Fouziya Bouzerda. La vice-présidente en charge de l'Economie et de l'Insertion indique que les allocataires du RSA et leurs référents ont été mobilisés et ont mené un travail préparatoire pour savoir prendre contact, se présenter et mettre en avant ses compétences. Si les entreprises sont à l'écoute de profils différents, c'est notamment parce qu'il faut aller chercher la ressource là où elle se trouve et la transformer et former pour répondre aux besoins. Dans cette logique, Pôle emploi a aussi revu sa façon d'opérer. « La méthode de recrutement par simulation continue de se développer », confirme Philippe Hillarion, directeur territorial Pôle emploi Rhône.
Des Villages des Recruteurs sont organisés dans une dizaine de villes en France, dont Saint-Etienne, Grenoble et Villeurbanne. « Notre objectif est de créer des éditions plus spécifiques sur des filières en allant sur les bassins d'emploi concernés », projette Fouziya Bouzerda.